PORT-REAL.
Devant le septuaire de Baelor.
Clameur de la foule.
Yoren : Regarde-moi. Regarde-moi! Tu te rappelles de moi, gamin ? Hein ? Hein ? Tu te rappelles ? Ah oui. Il est futé ce gamin. Tu vas venir avec moi, et il va falloir que tu la fermes... Ferme-la, j’te dis, gamin !
Arya : Je ne suis pas un gamin !
Yoren : Ah, t'es pas un gamin futé, c’est ça que tu me dis ? Tu veux rester en vie, gamin ?… Le Nord, tu connais ? C’est vers le Nord qu’on va.
LE NORD.
Dans la cour de Winterfell.
Bran : Il avait trois yeux. Il m’a dit de venir avec lui, alors j’y suis allé. Nous sommes descendus dans les cryptes et mon père était là.
Osha : Ton père n’est pas là-dessous, petit seigneur, et n’y descendra pas de sitôt.
Bran : Tu as peur. Hodor aussi a peur.
Osha : J’ai pas peur d’un simple trou dans le sol.
Bran : Toi qui as vécu au-delà du Mur, de quoi peux-tu avoir peur ? Moi je suis infirme et je veux bien y aller.
Dans les cryptes de Winterfell.
Bran : Lui, c’est mon grand-père, lord Rickard. Il a été brûlé vif par Aerys, le Roi Fou. Voilà Lyanna, la sœur de mon père. Le roi Robert devait l’épouser, mais Rhaegar Targaryen l’a enlevée. Robert est parti en guerre pour la reprendre. Il a tué Rhaegar, mais elle est quand même morte… C’est là que j'ai vu père.
Osha : Hé ho !! Tu vois. Il est pas là.
Rickon : Viens ici, Broussaille.
Bran : Rickon !
Osha : Ce monstre doit être enchaîné dans un chenil !
Rickon : Il n’aime pas les chaînes.
Bran : Que fais-tu tout seul ici, dans le noir ? Remonte avec nous !
Rickon : Ah ça, non ! Je suis descendu pour voir père.
Bran : Combien de fois faut-il que je te le répète ? Il est à Port-Réal avec Sansa et Arya.
Rickon : Non, il était ici. Je vous le jure, je l’ai vu.
Bran : Tu l’as vu quand ?
Rickon : La nuit dernière. Pendant que je dormais… On y va, Broussaille.
Dans la cour de Winterfell.
Osha : Il vous manque à tous les deux. C’est normal qu’il soit toujours dans vos pensées et dans vos rêves. Ça ne veut pas dire que…
Mestre Luwin : Bran…
LE CONFLANS.
Dans le camp de l’armée du Nord.
Les soldats des Stark : (à Catelyn) Madame…
Catelyn : Robb. Robb !… Robb ! Ton épée sera bonne à jeter.
Robb : Je les tuerai tous. Tous jusqu’au dernier ! Je les tuerai tous.
Catelyn : Mon fils… Ils tiennent tes sœurs. Il faut trouver le moyen de ramener les filles. Et ensuite, nous les tuerons tous.
PORT-REAL.
Dans la salle du trône.
Le ménestrel : « ♪♫ Les longues défenses du sanglier bravaient le roi Robert. La panse du fauve valait bien la bedaine de Robert. '“Viens ça, cochon !” cria le Roi '' Je t'aurai bientôt estourbi. Tu es bien moins meurtrier que la lionne qui est dans mon lit.'' Robert fut vaincu sans conteste. Il perdit l'ultime bataille. La lionne lui avait pris les couilles et puis le sanglier fit le reste.♪♫ »
Joffrey : Très amusant. Est-elle drôle, cette chanson ? Merci de nous l'avoir fait écouter. J'imagine qu'elle fut encore plus appréciée dans cette taverne.
Le ménestrel : Je demande pardon à Votre Majesté. Jamais plus je ne la chanterai, je le jure.
Joffrey : Dis-moi ce que tu affectionnes le plus. Ta main ou ta langue ?
Le ménestrel : Majesté ?
Joffrey : Ta main ou ta langue ? Si tu devais garder l'une ou l'autre, que choisirais-tu ?
Le ménestrel : Euh... euh...
Joffrey : Je pourrais aussi te trancher la gorge.
Le ménestrel : Euh... Tout homme a besoin de ses mains, Majesté.
Joffrey : Certes ! Alors ça sera la langue.
Le ménestrel : Majesté. Pitié ! Jamais plus, je... Votre Majesté !!
Joffrey : Ser Ilyn. Qui mieux que vous peut exécuter cette sentence ?
Le ménestrel : Je vous en supplie !... Non, pas ça !! Majesté, pitié. J'implore votre clémence.
Joffrey : Cela suffit pour aujourd’hui. Je vous laisse régler les autres questions, mère.
Le ménestrel : Non ! Non !! Majesté, s'il vous plaît !!
Joffrey : Vous êtes assez jolie, aujourd’hui.
Sansa : Je vous remercie, Messire
Joffrey : « Votre Majesté. » Je suis Roi, maintenant... Venez donc avec moi. J’ai quelque chose à vous montrer.
Le Limier : Faites ce qu’il demande, jeune fille.
Sur les remparts du Donjon rouge.
Joffrey : Aussitôt que vous aurez saigné, je vous ferai un fils. Mère dit que votre sang ne tardera pas à venir.
Sansa : Non, pitié non !
Joffrey : Celle de votre père est là. Celle qui est là. Regardez-la donc, vous verrez ce qui arrive aux traîtres.
Sansa : Vous m’aviez promis d’être clément.
Joffrey : Je l’ai été. Je lui ai accordé une mort rapide... Regardez-le !
Sansa : Je vous en supplie, laissez-moi rentrer chez nous. Je ne trahirai jamais personne, je le jure...
Joffrey : Mère a dit que je dois vous épouser quand même. Vous resterez et vous obéirez !... Regardez-le, Madame !... Eh bien ?
Sansa : Combien de temps dois-je le regarder ?
Joffrey : Aussi longtemps qu’il me plaira. Voulez-vous voir les autres ?
Sansa : S’il plaît à Votre Majesté.
Joffrey : Voilà votre septa, là. J’ai une idée. Je vais vous offrir un cadeau. Après que j’ai levé mes armées et tué votre traître de frère, je vous ferai présent de sa tête, ma chère.
Sansa : Peut-être me fera-t-il présent de la vôtre.
Joffrey : Ma mère dit que jamais un Roi ne doit frapper sa dame… Ser Meryn !
Le Limier : Tenez, jeune fille.
Joffrey : Alors ? M’obéirez-vous ? Ou vous faut-il une autre leçon ? Je compte sur votre présence tout à l’heure.
Le Limier : Si vous voulez éviter de souffrir, donnez-lui donc ce qu’il veut, jeune fille… Il peut encore vous servir.
LE CONFLANS.
Dans le camp de l’armée des Stark.
Lord Bracken : Il est clair qu’il n’y a qu’une stratégie à adopter : Faire serment d’allégeance au roi Renly et marcher vers le Sud pour rallier nos forces aux siennes.
Robb :Renly n’est pas un Roi.
Bracken : Vous n’allez tout de même pas vous soumettre à Joffrey ? Il a fait exécuter votre père.
Robb : Renly n’en est pas Roi pour autant. C’est le plus jeune frère du roi Robert. De même que Bran ne peut être seigneur de Winterfell avant moi, Renly ne peut être Roi avant Stannis.
Bracken : Voulez-vous que nous suivions Stannis ?
Lord Glover : Renly n’a aucun droit !
Lard-Jon : Messeigneurs. Messeigneurs ! Voici ce que je leur dit, à ces deux Rois. Renly Baratheon n’est rien pour moi, pas plus que Stannis d’ailleurs. Pour quelle raison nous gouvernerait-il, moi et les miens, de son fortin fleuri de roses dans le Sud ? Que savent ces gens-là du Mur ? Que savent-ils du Bois-aux-loups ? Même leurs dieux ne valent pas un clou ! Pourquoi diable ne pourrions-nous pas régner ? Avant, nous ne nous inclinions que devant les dragons. Or, les dragons sont morts ! Ici se trouve le seul Roi devant lequel je ploierai le genou… Le Roi du Nord !
Lord Karstark : Voilà des mots qui résonnent dans nos cœurs. Qu’ils le gardent, leur château rouge. Et qu’ils gardent leur chaise de fer… Le Roi du Nord !
Theon : Suis-je ton frère, maintenant et à jamais ?
Robb : Maintenant et à jamais.
Theon : Mon épée t’appartient, dans la victoire comme dans la défaite, à compter de ce jour et jusqu’à ma dernière heure.
Lard-Jon : Messeigneurs, le Roi du Nord !
L’armée du Nord : ♪♫ Le roi du Nord ! Le roi du Nord ! Le roi du Nord ! Le roi du Nord ! Le roi du Nord ! Le roi du Nord ! Le roi du Nord ! Le roi du Nord ! Le roi du Nord ! Le roi du Nord ! Le roi du Nord ! Le roi du Nord !... ♪♫♪
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Un garde : Lady Stark ?
Catelyn : Je veux le voir. Maintenant !… Laissez-nous.
Jaime : Vous êtes très belle ce soir, Lady Stark. C’est fou comme le veuvage vous sied. Votre couche doit être vide et froide. Est-ce pour cela que vous êtes venue ? Je ne suis guère vaillant, mais je crois que je peux encore vous contenter. Venez. Ôtez donc ces vêtements et voyons de quoi je suis capable… J’aime les femmes tempétueuses.
Catelyn : Je vous tuerai cette nuit, Messire. Je mettrai votre tête dans un sac et l’enverrai à votre sœur.
Jaime : Je vais vous dire comment faire. Frappez-moi encore sur l’oreille. Frappez encore et encore. Vous êtes forte, il n’y en aura pas pour longtemps.
Catelyn : C’est ce que vous voulez que l’on croit, n’est-ce pas ? Que la mort ne vous fait pas peur.
Jaime : Mais c’est vrai, Madame. Le noir absolu nous attend tous. Pourquoi gémir ?
Catelyn : Parce que vous sombrerez au plus profond des sept enfers, si les dieux sont justes.
Jaime : De quels dieux parlez-vous ? Des arbres que priait votre époux ? Où étaient-ils, les arbres, quand on lui a coupé la tête ? Si vos dieux existent et s’ils sont justes, pourquoi le monde est-il un lieu d’injustice ?
Catelyn : Par la faute d’hommes tels que vous.
Jaime : Il n’y a pas d’hommes tels que moi. Il n’y a que moi.
Catelyn : Mon fils, Bran... Comment en est-il arrivé à tomber de cette tour ?
Jaime : Je l’ai poussé par la fenêtre.
Catelyn : Pourquoi ?
Jaime : J’avoue que j’espérais que la chute le tuerait.
Catelyn : Pourquoi ?
Jaime : Vous devriez vous reposer. La guerre va être longue.
PORT-REAL.
Dans les appartements de la Reine.
Lancel : Je n’arrive pas à croire que nous soyons en guerre. Était-ce aussi passionnant la dernière fois, quand vous étiez jeune ? Que dit le message ? Avons-nous capturé Robb Stark ? Maintenant, que faisons-nous ?…
Cersei : Cesse tes bavardages ! Va te recoucher.
LE CONFLANS.
Dans le camp de l’armée des Lannister.
Tywin : Ils tiennent mon fils.
Tyrion : Le jeune Stark est moins novice que nous ne l’espérions.
Lord Lefford : 'On m’a rapporté que son loup a tué une douzaine d’hommes et autant de chevaux.
Lord Marpheux : Est-ce vrai ce que l’on dit de Stannis et de Renly ?
Kevan : Les deux frères Baratheon prennent les armes contre nous. Jaime a été capturé, ses armées sont en déroute. C’est une catastrophe… Nous devrions peut-être demander la paix.
Tyrion : La voilà, votre paix. Joffrey lui a fait un sort quand il a décidé d’ôter sa tête à Ned Stark. Vous aurez plus tôt fait de boire dans ce verre que d’amener Robb Stark à négocier maintenant. C’est lui le vainqueur, au cas où vous ne l’auriez pas vu.
Kevan : On me dit que nous détenons encore ses sœurs…
Lefford : Ce qui nous intéresse, au premier chef, est la rançon de ser Jaime…
Marpheux : Une trêve est exclue. Nous ne devons pas faire preuve de faiblesse. Livrons combat immédiatement !
Kevan : D’abord, il faut rentrer à Castral Roc lever de nouveaux…
Tywin : Ils tiennent mon fils !!... Sortez, tous. (à Tyrion) Pas toi... Tu as raison au sujet d’Eddard Stark. S’il était en vie, il nous servirait à négocier la paix avec Winterfell et Vivesaigues, ce qui nous donnerait le temps de régler nos affaires avec les frères de Robert, mais maintenant… C’est de la démence… De la démence et de la stupidité. Je t’ai toujours pris pour un sot contrefait. Peut-être me suis-je trompé.
Tyrion : A moitié, seulement. Je connais mal la stratégie, mais… si vous ne voulez pas être encerclé par trois armées, nous ne devrions pas rester ici.
Tywin : Je n’en ai pas l’intention. Ser Gregor prendra avec lui 500 cavaliers et mettra le Conflans à feu et à sang, de l’Oeil-Dieu jusqu’à la Ruffurque. Ceux qui restent se regrouperont sous mes ordres à Harrenhal. Toi, tu iras à Port-Réal.
Tyrion : Pour y faire quoi ?
Tywin : Gouverner. Tu feras office de Main du Roi en mon absence. Tu mettras cet enfant-roi aux ordres, et sa mère également si besoin est. Et si tu sens ne serait-ce qu’une effluve de trahison émanant des gens comme Baelish, Varys ou Pycelle…
Tyrion : … Tête, pique, rempart. Mais pourquoi pas mon oncle, ou n’importe qui d’autre ? Pourquoi moi ?
Tywin : Tu es mon fils… Une chose encore : Tu as interdiction d’emmener cette catin à la cour. As-tu bien compris ?
MER DOTHRAKI.
Sous la tente de Daenerys.
Daenerys : Ser Jorah…
Jorah : Doucement, doucement.
Daenerys : Mon fils… Où est-il ? Je le veux. Où est-il ?
Jorah : L’enfant n’a pas survécu.
Daenerys : Dites-moi.
Jorah : Que dois-je vous dire ?
Daenerys : Comment mon fils est mort !?
Jorah : Il n’était pas vivant, Princesse. Les femmes disent...
Daenerys : Que disent-elles, les femmes ?
Jorah : Elles disent que l’enfant était…
Mirri Maz Duur : Monstrueux ! Difforme. Je l’ai sorti moi-même. Il avait les écailles d’un lézard. Il était aveugle, des ailes de cuir comme celles d’une chauve-souris. Quand je l’ai touché, la peau est tombée des os. À l’intérieur, il était rongé de vers de tombeau… Je vous avais prévenue : La mort seule peut acheter la vie. Vous connaissiez le prix.
Daenerys : Où est Khal Drogo ? Montrez-le-moi ! Je veux voir ce que l’on me donne pour le prix de la vie de mon fils.
Mirri Maz Duur : Je vous obéis, Dame. Venez ! Je vais vous mener à lui.
Jorah : Il sera bien temps de le voir plus tard…
Daenerys : C’est maintenant que je veux le voir !
A l’extérieur de la tente.
Daenerys : Le khalasar n’est plus là.
Jorah : Un Khal qui ne peut monter à cheval n’est pas un Khal. Les dothrakis ne suivent que la force. Je suis navré, Princesse.
Daenerys : Drogo ! {Mon soleil étoilé !} (à Jorah) Pourquoi l’a-t-on mis ici, tout seul ?
Jorah : Il semble aimer la chaleur, Princesse.
Mirri Maz Duur : Il vit. C’est la vie que vous vouliez, c’est la vie que vous avez payée.
Daenerys : La vie, ce n’est pas cela. Quand redeviendra-t-il lui-même ?
Mirri Maz Duur : Quand le soleil se lèvera à l’ouest et se couchera à l’est. Quand les mers seront asséchées, quand les montagnes frémiront au vent comme des feuilles.
Daenerys : (à Jorah, Rakharo et Irri) Laissez-nous !
Jorah : Je ne veux pas que vous restiez seule avec cette sorcière.
Daenerys : Cette femme ne pourra jamais me faire plus de mal. Laissez-moi !… (à Mirri Maz Duur) Tu savais ce que j’achetais et tu en connaissais le prix !
Mirri Maz Duur : Ils ont commis une faute en brûlant mon temple. Ils ont outragé le Pâtre Suprême.
Daenerys : Ceci n’est pas l’œuvre de dieu. Mon enfant était innocent.
Mirri Maz Duur : Innocent ? Il aurait été l’Étalon qui monte le monde. Maintenant, jamais il n’incendiera de villes, son khalasar ne réduira jamais de nations en poussière.
Daenerys : J’ai pris ta défense. Je t’ai sauvée.
Mirri Maz Duur : Sauvée ? Trois des cavaliers m’avaient déjà violée avant que vous ne me sauviez, comme vous dites. J’ai vu brûler la maison de mon dieu. La même où j’avais guéri des hommes et des femmes plus que je ne saurais dire. Dans les rues, j’ai vu des monceaux de têtes… la tête du boulanger qui faisait mon pain, celle d’un jeune garçon dont j’avais soigné la fièvre trois mois auparavant. Alors, dites-moi exactement encore ce que vous avez sauvée.
Daenerys : J’ai sauvé ta vie.
Mirri Maz Duur : Regardez donc votre Khal… Vous verrez alors ce qu’est la valeur de la vie, lorsque le reste s’en est allé.
LE MUR.
A Châteaunoir.
Sam : Ne fais pas cela !
Jon : Laisse-moi partir, Sam.
Sam : Ils te rechercheront. Ils enverront des corbeaux. Des gens te poursuivront. Tu sais ce qu’ils font aux déserteurs ?
Jon : Mieux que toi.
Sam : Mais enfin, que vas-tu faire ?
Jon : Retrouver mon frère… et passer le roi Joffrey au fil de mon épée.
Sam : Tu n’as pas le droit de nous quitter maintenant. On a besoin de toi ici.
Jon : Pousse-toi.
Sam : Je ne te laisserai pas t’en aller.
Jon : Pousse-toi !
Sam : Non !
LE CONFLANS.
Dans le camp de l’armée des Lannister.
Shae : Main du Roi ?
Tyrion : Oui, il semblerait.
Shae : Et ton père a dit que tu ne pouvais emmener personne à Port-Réal ?
Tyrion : Non. Il a dit que je ne pouvais pas t’emmener, toi, à Port-Réal. Il a été parfaitement clair sur ce point.
Shae : Il connaissait mon nom ?
Tyrion : Quoi ?
Shae : Il a dit « N’emmène pas Shae avec toi à Port-Réal. » ?
Tyrion : Je crois me souvenir qu’il a utilisé le mot « catin ».
Shae : Est-ce que tu as honte de moi ? Est-ce que tu as peur qu’à la cour je danse avec les tétons au vent ?... Et maintenant, je suis drôle. Je suis Shae, la catin drôle.
Tyrion : Mon père est probablement l’homme le plus puissant du pays, et certainement le plus riche. Il tient les Sept Royaumes dans le creux de sa main. Qui que ce soit et où que ce soit, tout le monde doit toujours faire exactement ce que dit mon père. Et depuis toujours, c’est un con ! Je pense que les dames de la cour auraient beaucoup à apprendre d’une fille comme toi. Pourquoi ne viendrais-tu pas avec moi ? Soit la dame de la Main. Parce que le Roi doit avoir une Main et que la Main...
Shae : Je sais ce que la Main doit avoir.
LE MUR.
Dans la forêt.
Jon : Fantôme ?
Grenn : Samwell !
Pyp : Ça va ?
Sam : Oui. On l’a rattrapé ?
Grenn : Non. Viens, on continue.
Pyp : Heureusement que tu es rembourré.
Sam : On est venu te ramener là où tu te dois d’être.
Jon : Je me dois d’être aux côtés de mon frère.
Sam : C’est nous tes frères, maintenant.
Grenn : Ils te tueront s’ils s’aperçoivent que tu es parti.
Jon : Ils vous tueront s’ils s’aperçoivent que vous êtes partis me chercher ! Rentrez !
Pyp : Sam nous a tout raconté. On est triste pour ton père.
Grenn : Mais l’important n’est pas ça. Tu as prêté serment, tu ne dois pas partir.
Jon : Il le faut.
Grenn : Tu n’as pas le droit. Tu as prononcé les mots.
Jon : Je n’ai que faire de ces…
Sam : « Entendez mes paroles et soyez témoin de mes vœux… »
Jon : Allez en enfer, tous autant que vous êtes.
Pyp : « … Les ténèbres s’amassent, voici que ma garde commence. Elle ne prendra fin que le jour de ma mort. Je vivrai et je mourrai à mon poste… »
Grenn : « … Je suis l’épée au cœur des ténèbres… »
Sam : « … Je suis le guetteur sur les remparts… »
Sam/Pyp/Grenn : « … Le bouclier qui protège le royaume des humains. Je voue ma vie entière et mon honneur à la Garde de Nuit, pour cette nuit et toutes les nuits à venir. »
MER DOTHRAKI.
Sous la tente de Drogo.
Daenerys : {Te souviens-tu de notre première chevauchée, mon soleil étoilé ? Si tu m’entends, si tu n’es pas parti, montre-le-moi. Tu es un combattant. Tu as toujours été un combattant. J’ai besoin que tu te battes maintenant. Je sais que tu es très loin d’ici, mais reviens à moi, mon soleil étoilé.}… Lorsque le soleil se lèvera à l’ouest et se couchera à l’est, c’est alors que tu me seras rendu, mon soleil étoilé.
PORT-REAL.
Dans la chambre de Pycelle.
Pycelle: Les rois ? Oh, je pourrais t’en dire long sur les rois. Concernant les rois, ce qu’il faut comprendre, vois-tu… Au cours des 70 dernières années, j’ai connu et bien connu plus de souverains que le commun des mortels. Ce sont des gens compliqués, mais je sais comment les servir. Oui, et comment le faire longtemps. Aerys Targaryen… de toutes les multitudes de maladies que les dieux nous infligent, la pire est certainement la folie. Ah, c’était un homme bon, et quel charmeur ! Le voir péricliter ainsi sous mes yeux, consumé par des rêves de feu et de sang… Robert Baratheon, lui, en revanche, ce n’était pas le même animal. Quelle puissance il avait ! Un grand homme de guerre, mais hélas, conquérir un royaume et le gouverner sont des entreprises bien différentes. Celui qui, comme à la guerre, vit avec la visière de son heaume rabattue, celui-là ne distingue pas les ennemis debout à ses côtés. Aujourd’hui, je suis au service de son fils, le roi Joffrey. Que les dieux bénissent son règne. C’est un jeune homme compétent, un talent certain pour les arts militaires. Sévère, oui… mais une sévérité que l’on met au service du royaume n’est point un défaut. Il est certes trop tôt pour jauger quelle sorte de roi il fera, mais je sens que… une réelle grandeur pourrait auréoler le règne de notre nouveau Roi. Oui… une réelle grandeur.
Ros: Que faut-il comprendre, alors ?
Pycelle: Que dis-tu ?
Ros: Vous parliez des rois. Vous disiez « Ce qu’il faut comprendre concernant les rois… ».
Pycelle: Que faut-il comprendre… ? Quelle chose...
Ros: Au début, vous disiez… peu importe.
Pycelle: Oh je ne me souviens… Je te raccompagne, ma douce.
Ros: Ce n’est pas nécessaire. Ne vous levez pas.
Pycelle: Mais si, mais si !… Bon, alors, à bientôt… (à lui-même) Allez, allez !… Voilà, voilà, comme ça. Bien.
Dans la salle du trône.
Varys : Lorsque vous vous imaginez là-haut, y faites-vous bonne figure ? La couronne vous sied-elle ? Les seigneurs s’inclinent-ils tandis que les dames minaudent, ceux-là même qui vous ont toujours méprisé ?
Baelish : Il est malaisé de s’incliner et de minauder lorsqu’on a plus de tête.
Varys : Un ambitieux sans aucun sens moral ? vous risquez fort d’y monter.
Baelish : Et vous, mon ami ? Que feriez-vous si vous étiez assis là-haut ?
Varys : Dans cette ville, je dois être l’un des rares hommes à ne pas vouloir être Roi.
Baelish : Vous devez être aussi l’un des rares hommes de cette ville à n’être pas un homme.
Varys : Cette pique insulte votre intelligence.
Baelish : Quand ils vous ont castré, ont-ils ôté le pilier en même temps que les pierres ? Je me le suis souvent demandé.
Varys : Est-ce vrai ? Passez-vous beaucoup de temps à vous demander ce qu’il y a entre mes jambes ?
Baelish : J’imagine une entaille, comme la fente des femmes. Suis-je loin de la réalité ?
Varys : Je suis flatté, bien sûr, d’accaparer votre imagination.
Baelish : Cela doit encore vous sembler étrange, même après toutes ces années. Vous, l’homme venu d’une autre nation, méprisé de la plupart, craint de tous…
Varys : Est-ce vraiment le cas ? Que c’est utile à savoir ! La crainte de mon entaille vient-elle troubler votre sommeil ?
Baelish: Et vous poursuivez vaille que vaille, murmurant à l’oreille d’un roi puis à celle du suivant. Je vous admire, Varys.
Varys: Je vous admire aussi, lord Baelish. Un rapace issu d’une maison mineure doué d’un talent majeur pour se lier avec les hommes puissants… et les femmes aussi.
Baelish: Un talent bien utile, vous me l’accorderez.
Varys : Or donc ! Nous voici empreint d’admiration et de respect l’un pour l’autre.
Baelish : Jouant chacun notre rôle.
Varys : Au service d’un nouveau Roi.
Baelish : Que son règne soit long. (à Joffrey) Mon Roi.
Varys : Mon Roi.
Joffrey : Messeigneurs. Commençons, voulez-vous ?
Dans une ruelle qui mène aux berges de la Nera.
Yoren : Maintenant, tu t’appelles Arry, tu m’entends ? Arry l’orphelin. Personne ne pose de question à un orphelin, parce que personne n’en a rien à foutre. C’est quoi ton nom ?
Arya : Arry.
Yoren : Tu as une longue route à faire, et en bien mauvaise compagnie. J’en ai vingt, cette fois. Hommes et garçons, tous doivent aller au Mur. Le seigneur ton père m’a laissé libre de me servir dans le donjon et je n’ai point trouvé de jeune nobliau dans les cachots. Ceux que j’ai là, la moitié te dénoncerait au Roi vite fait bien fait en échange d’une grâce. Et puis l’autre moitié ferait pareil, seulement, ils te violeraient d’abord ; Alors tu dis rien à personne et quand tu vas pisser, fais ça seule dans les bois…
Sur les berges.
Yoren : … Reste là avec eux, gamin, et puis bouge pas ou je t’enferme dans la cage avec ces trois-là.
Tourte-chaude : Regarde où tu vas, nabot !
Lommy : Dis donc, il a une épée celui-là.
Tourte-chaude :Qu’est-ce qu’un rat d’égout comme toi fait avec une épée ?
Lommy : Peut-être que c’est un petit seigneur.
Tourte-chaude : Il a rien d’un seigneur. Regarde-le, on dirait une fille. Je parie qu’il l’a volée, cette épée.
Lommy : On va y jeter un œil.
Tourte-chaude :Ça me servirait bien une épée comme ça.
Lommy : Eh bien, t’as qu’à lui prendre.
Tourte-chaude : Donne-la-moi, nabot !
Lommy : Regarde-le. (à Arya/Arry) Tu ferais mieux de la donner à Tourte-Chaude. Je l’ai vu tuer un garçon à coups de pied.
Tourte-chaude : Je l’ai foutu par terre. Je lui ai donné des coups de pieds dans les couilles jusqu’à ce qu’il en crève. Je l’ai réduit en bouillie. Tu ferais mieux de me la donner, cette épée…
Arya : Tu la voudrais ? Tu l’auras. J’en ai déjà tué un, de gros lard. Toi, je parie que t’as tué personne. Et je parie que t’es un menteur… mais moi pas. Les gros lards, je sais bien les tuer. Les gros lards, j’adore les tuer.
Gendry : Tu aimes t’en prendre aux petits, hein ? J’ai tapé sur une enclume ces dix dernières années. Quand je frappe l’acier, il chante. Tu chanteras, toi, quand je te frapperai ?… (à Arya/Arry) Elle a été forgée dans un château, cette lame. Tu l’as volée où ?
Arya : On m’en a fait cadeau.
Gendry : Ça n’a plus d’importance. Ils se moquent bien de ce que tu as fait, là où on va. Il y a des violeurs, des vide-goussets, des maraudeurs, des meurtriers.
Arya : Et toi, tu es quoi ?
Gendry : Apprenti armurier. Mais mon maître s’est lassé de moi, alors… je me retrouve ici.
Yoren : En route, misérables fils de putes ! On a mille lieues à faire pour arriver au Mur. Pas de temps à perdre, l’hiver vient.
LE MUR.
Dans les appartements du Lord Commandant.
Jeor Mormont : Du jambon. Combien de semaines d’affilée a-t-on le droit d’obliger quelqu’un à commencer la journée avec du jambon ? Donne-moi au moins de la bière. Tu as l’air épuisé. Ta promenade au clair de lune t’a tant fatigué que cela ? Ne prends pas cet air terrifié. Si on coupait la tête à tous ceux qui s’enfuient pour la nuit, il n’y aurait plus que des spectres pour garder le Mur. Au moins, tu n’as pas été courir les putains à La Mole. L’honneur t’a fait partir, l’honneur t’a ramené.
Jon : Ce sont mes amis qui m’ont ramené.
Mormont : Je n’ai pas dit que c’était ton honneur.
Jon : Ils ont tué mon père !
Mormont : Oh ! Et toi, tu vas le ramener à la vie, c’est cela ? Non ? Tant mieux. J’en ai assez de ce genre de discours. Au-delà du Mur, les patrouilleurs rapportent que des villages entiers ont été abandonnés. Ils voient la nuit des feux brûler dans la montagne, du crépuscule jusqu’à l’aube. Un sauvageon qu’ils ont capturé jure que les tribus s’unissent et se rassemblent dans des fortins cachés. Dans quel but ? Seuls les dieux le savent. A l’extérieur de Port-Levant, les hommes de Cotter Pyke ont découvert cinq cadavres aux yeux bleus. Contrairement à nous, ils ont eu la sagesse de les brûler… Considères-tu que le combat de ton frère est plus important que le nôtre ?
Jon : Non.
Mormont : Quand des morts et pire encore viennent nous débusquer la nuit, crois-tu qu’il importe que l’un ou l’autre soit assis sur le Trône de Fer ?
Jon : Non.
Mormont : Tant mieux… parce que je veux que toi et ton loup, vous soyez avec nous quand nous irons, demain, patrouiller au-delà du Mur.
Jon : Au-delà du Mur ?
Mormont : Il n’est pas question que je reste passif, attendant que viennent les neiges. Je veux voir ce qui se passe de mes yeux. Toutes les forces de la Garde de Nuit marcheront contre les sauvageons, les Marcheurs Blancs et quoi que ce soit qu’on trouve là-bas. Nous retrouverons Benjen Stark, vivant ou mort. Je commanderai l’expédition moi-même. Je ne te poserai qu’une fois la question, lord Snow : Es-tu frère juré de la Garde de Nuit ou un bâtard qui veut jouer à la guerre ?
MER DOTHRAKI.
Au campement du khalasar.
Rakharo : {Est-ce là votre ordre, Khaleesi?}
Jorah : Les œufs ne seront d’aucune utilité à Drogo dans les Contrées de l’Ombre. Vendez-les. Ainsi, vous pourrez rentrer dans les Cités Libres et vivre riche pour le restant de vos jours.
Daenerys : Ils ne m’ont pas été offerts pour les revendre.
Jorah : Khaleesi, Ma Reine. Je jure de vous servir, de vous obéir, de mourir pour vous si besoin est… mais laissez-le s’en aller, Khaleesi. Je crois connaître vos intentions, n’en faites rien.
Daenerys : Je le dois. Vous ne voyez donc pas…
Jorah : Ne me demander pas de rester sans rien faire quand vous monterez sur ce bûcher. Je ne vous regarderai pas brûler.
Daenerys : Est-ce là ce que vous craignez ?… (aux dothrakis) Vous serez mon khalasar. J’ai devant moi des esclaves. Je vous libère. Otez vos colliers, vous êtes libres de partir. Nul ne vous en empêchera. Mais si vous restez, vous serez alors devenus frères et sœurs, maris et femmes. (à Jorah) Ser Jorah. Attachez cette femme au bûcher. Vous venez de jurer de m’obéir. (aux dothrakis) Mon nom est Daenerys du Typhon, de la maison Targaryen. Je suis du sang de l’ancienne Valyria et je suis la fille du Dragon. Je vous jure aujourd’hui, que ceux qui vous voudraient du mal mourront en hurlant de douleur.
Mirri Maz Duur : Vous ne m’entendrez par hurler.
Daenerys : Je t’entendrai. Mais ce ne sont pas tes hurlements que je veux. Seulement ta vie.
Chant, puis hurlements de Mirri Maz Duur.
Même endroit, le lendemain matin…
Jorah : Oh, sang de mon sang !