PORT-REAL.
Au tournoi, sous la tente de Hugh du Val.
Ned : Ser Hugh du Val a-t-il de la famille dans la capitale ?
Barristan : Non. J’ai veillé sa dépouille moi-même cette nuit. Il n’avait personne d’autre.
Ned : Il n’avait encore jamais porté cette armure.
Barristan : Il a joué de malchance en affrontant Gregor la Montagne.
Ned : Qui sélectionne les adversaires ?
Barristan : Tous les chevaliers tirent des pailles, lord Stark.
Ned : Ah oui. Mais qui tient les pailles ?... (aux septas) Vous avez fait du bon travail, mes sœurs.
Barristan : La vie est étrange. Il n’y a pas si longtemps, nous avons combattu en ennemi au Trident.
Ned : Content de ne pas avoir eu à vous affronter, ser Barristan. Et ma femme aussi est contente. Je ne crois pas que le veuvage lui conviendrait.
Barristan : Vous êtes trop modeste. Je vous ai vu abattre une douzaine de grands chevaliers.
Ned : Mon père m’a dit, qu’à sa connaissance, vous étiez le meilleur de tous. Et je ne l’ai jamais vu se tromper en matière de combat.
Barristan : C’était quelqu’un de bien, votre père. Ce que le Roi Fou lui a fait était un crime affreux.
Ned : Ce garçon... il n’était qu’un écuyer il y a quelques mois. Comment a-t-il pu s’acheter une nouvelle armure.
Barristan : Peut-être Lord Arryn lui a-t-il légué de l’argent... On dit que le Roi veut jouter aujourd’hui.
Ned : Non, ça ne risque pas d’arriver.
Barristan : Il a tendance à faire ce qu’il veut.
Ned : Si le Roi pouvait faire tout le temps ce qui lui plaît, il se battrait encore dans une fichue rébellion.
Au tournoi, sous la tente du Roi.
Lancel : Elle est trop petite, Majesté. Vous ne pourrez pas la mettre.
Robert : Ta mère était une pauvre putain vraiment débile qui avait un gros cul, tu le savais ça ? (à Ned) Regarde-moi cet idiot. Une seule couille et pas de cervelle. Même pas fichu de mettre une armure comme il faut à son Roi.
Ned : Tu es trop gros pour ton armure.
Robert : « Gros ». « Gros », tu as dit ? C’est comme ça que tu parles à ton Roi ?... Ha, ha, ha !... (à Lancel) C’était drôle, non ?
Lancel : Non, Majesté.
Robert : « Non » ? Tu n’aimes pas la plaisanterie de la Main ?
Ned : Tu le tortures, ce pauvre garçon.
Robert : Tu as entendu la Main ? Le Roi est trop gros pour son armure. Va chercher l’étireuse à plastron ! Tout de suite !... Ha, ha, ha, ha, ha !!
Ned : « L’étireuse à plastron » ?
Robert : Combien de temps il mettra à comprendre ?
Ned : Peut-être faudrait-il en inventer une.
Robert : Oui, c’est ça, rigole ! Regarde-moi pendant le tournoi, je sais encore pointer une lance.
Ned : Ce n’est pas ton rôle de jouter. Laisse ça aux hommes plus jeunes.
Robert : Pourquoi ? Parce que je suis Roi ? Mais j’en ai rien à branler ! J’ai envie de frapper quelqu’un !
Ned : Et qui va te rendre la pareille ?
Robert : Quiconque en est capable. Et le dernier homme resté en selle...
Ned : … Ce sera toi. Aucun homme dans les Sept Couronnes ne prendra le risque de te blesser.
Robert : C’est-à-dire que ces lâches me laisseraient gagner ?
Ned : Oui.
Robert : Bois !
Ned : Non, je n’ai pas soif.
Robert : Bois ! Ton Roi te l’ordonne. Par les dieux... Trop gros pour mon armure...
Ned : Ton écuyer... Un garçon Lannister ?
Robert : Un foutu crétin, mais Cersei a insisté. C’est à Jon Arryn que je dois de l’avoir prise pour femme. « Cersei Lannister fera un excellent parti. » c’est ce qu’il m’a dit. « Vous aurez besoin d’avoir son père de votre côté. » Je croyais qu’être Roi, voulait dire pouvoir faire tout ce que je voulais... Bon, ça suffit. Allons regarder les combattants. Au moins, je sentirai l’odeur du sang de quelqu’un d’autre.
Ned : Robert ?
Robert : Quoi ?... Oh ! Ha, ha, ha ! Quel spectacle exaltant pour mon peuple, hein ? Allez, courbez-vous devant votre Roi ! Courbez-vous, pauvres merdes ! Ha, ha, ha, ha...
Au tournoi, sur l’aire de joute.
Ned : Où est Arya ?
Sansa : A sa leçon de danse...Le chevalier des fleurs... (à Loras) Merci beaucoup, ser Loras. (à Ned) Ne laissez pas ser Gregor lui faire du mal.
Ned : Soit sans crainte.
Sansa : Je ne peux pas regarder.
Baelish : 100 dragons d’or sur Gregor la Montagne.
Renly : J’accepte ce pari.
Baelish : Que pourrais-je acheter avec 100 dragons d’or ? Une douzaine de tonneaux de vin dornien ? Ou bien une fille des maisons de plaisir de Lys ?
Renly : Vous pourriez acheter un ami.
Sansa : Il va mourir.
Ned : Ser Loras est un bon cavalier.
Renly : Quel dommage, Littlefinger. Ça vous aurait fait tellement de bien d’avoir un ami.
Baelish : Au fait, dites-moi, Lord Renly... Quand vous ferez vous du bien avec... votre ami ? (à Ned & Sansa) Loras savait que sa jument était en chaleur. Très astucieux, vraiment.
Sansa : Jamais ser Loras ne ferait une telle chose. La ruse ne rapporte aucun honneur.
Baelish : Aucun honneur, mais un fameux paquet d’or.
Gregor : (à son écuyer) Épée !!
Le Limier : (à Gregor) Laisse-le tranquille !
Robert : (aux frères Clegane) Arrêtez cette folie ! C’est votre Roi qui vous l’ordonne !... (aux Manteaux Blancs) Laissez-le partir !
Loras : Je vous dois la vie, chevalier.
Le Limier : Je ne suis pas chevalier.
LE VAL.
Sur la Route de l’Est.
Cat : Enlevez-lui sa cagoule.
Le ménestrel : « ♪♫Et ce soir-là, le gnome captif descendit de son cheval chétif. Fini pour lui les jeux furtifs, il semblait même devenu craintif... ♫♪ ».
Tyrion : Ce n’est pas la Route Royale. Vous aviez dit qu’on allait à Winterfell.
Cat : Oui, je l’ai dit. Souvent, et d’une voix forte.
Tyrion : Très malin. Les gens vont se lancer en foule à ma recherche, au mauvais endroit. La nouvelle est sans doute parvenue à mon père à présent. Il offrira une fort belle récompense. Tout le monde sait qu’ « un Lannister paie toujours ses dettes ». Auriez-vous la bonté de me détacher ?
Cat : Et pourquoi ferais-je une telle chose ?
Tyrion : Et pourquoi pas ? Vais-je m’enfuir ? Les tribus des collines me tueraient pour avoir mes bottes... À moins qu’un lynx-de-fumée ne me dévore d’abord.
Cat : Les lynx-de-fumée et les tribus des collines sont les derniers de vos soucis.
Tyrion : Ah, la Route de l’Est. Nous allons au Val d’Arryn. Vous m’emmenez chez votre sœur pour que j’y réponde de mes crimes imaginaires. Dites-moi, lady Stark, quand avez-vous vu votre sœur pour la dernière fois ?
Cat : Cela fait cinq ans.
Tyrion : Elle a changé depuis. Elle a toujours été un peu folle, mais maintenant, vous feriez aussi bien de me tuer ici.
Cat : Je ne suis pas un assassin, Lannister.
Tyrion : Et moi non plus ! Je n’ai rien à voir dans la tentative d’assassinat de votre fils.
Cat : Et votre poignard, alors ??
Tyrion : Quelle imbécile va armer un assassin avec son propre poignard ?
Rodrick : Dois-je le bâillonner ?
Tyrion : Pourquoi ? Parce que je commence à me faire comprendre ?
Cat : Attention ! Les hommes des collines !
Rodrick : Par ici, lady Stark ?
Tyrion : Détachez-moi ! Ma mort ne vous servirait à rien.
Cat : Rodrick ?
Rodrick : Ça ira très bien, Madame. Inutile de vous couvrir de sang.
Bronn : Ta première fois ?... Il te faudrait une femme. Rien de tel qu’une femme après une bataille.
Tyrion : Si elle est d’accord, je le suis aussi.
WINTERFELL.
Dans la cour du château.
Mestre Luwin : Bran.
Bran : Les Îles de Fer. Emblème, le Kraken. Devise, « Nous ne semons pas ».
Mestre Luwin : Seigneurs ?
Bran : Les Greyjoys.
Theon : Réputés pour leur adresse au tir à l’arc, dans la navigation et dans l’art de faire l’amour.
Mestre Luwin : Et dans les rébellions ratées.
Bran : Emblème ,un cerf... un cerf couronné, maintenant que Robert est roi.
Mestre Luwin : Bien.
Bran : Devise, « Nôtre est la fureur ». Seigneurs, les Baratheons... Les Terres de l’Ouest. Emblème, un lion. Devise, « un Lannister paie toujours ses dettes ».
Mestre Luwin : Non. Un dicton populaire, mais pas leur devise officielle.
Bran : Seigneurs, les Lannisters.
Mestre Luwin : On en est encore à leur devise.
Bran : Je ne la connais pas.
Mestre Luwin : Si, tu la connais. Réfléchis.
Bran : « Insoumis, invaincus, intacts. »
Mestre Luwin : Ça, c’est la maison Martell.
Bran : « Vertueux dans la colère. »
Mestre Luwin : La maison Corbois.
Bran : « Famille, devoir, honneur ».
Mestre Luwin : C’est la devise des Tullys, celle de ta mère. Est-ce qu’on joue à un jeu ?
Bran : « Famille, devoir, honneur »... Est-ce le bon ordre ?
Mestre Luwin : Tu sais bien que oui.
Bran : La famille vient en premier.
Mestre Luwin : Ta mère a été contrainte de quitter Winterfell... pour protéger ta famille.
Bran : Comment peut-elle protéger notre famille, si elle n’est pas avec notre famille ?
Mestre Luwin : Ta mère est restée auprès de ton lit durant trois semaines... pendant que tu dormais...
Bran : Et ensuite, elle est partie !
Mestre Luwin : A ta naissance, c’est moi qui t’ai sorti du ventre de ta mère. Je t’ai déposé dans ses bras. Dès cet instant, elle t’a aimé... Et jusqu’à l’instant où elle mourra, elle continuera de t’aimer. D’un amour absolu. D’un amour à toute épreuve.
Bran : Pourquoi est-elle partie ?
Mestre Luwin : Je ne peux pas encore te le dire, mais elle va revenir bientôt.
Bran : Savez-vous où elle est maintenant ? Aujourd’hui ?
Mestre Luwin : Non, je l’ignore.
Bran : Alors comment pouvez-vous me promettre qu’elle va revenir bientôt ?
Mestre Luwin : Je crains parfois que tu ne sois trop intelligent pour ton propre bien.
Bran : Plus jamais je ne tirerai une flèche.
Mestre Luwin : Et où cela est-il écrit ?
Bran : Il faut des jambes pour manier un arc.
Mestre Luwin : Si la selle conçue par lord Tyrion remplit sa fonction, tu pourrais apprendre à tirer à l’arc à cheval.
Bran : C’est vrai ?
Mestre Luwin : Les jeunes dothrakis apprennent dès l’âge de quatre ans. Pourquoi pas toi ?
Dans la chambre de Theon.
Theon : Un peu de discrétion. Tu n’es pas censé être à l’intérieur du château.
Ros : Je croyais que vous étiez censé être quelqu’un d’important dans les parages ?
Theon : Important pour les filles comme toi.
Ros : Vous n’êtes pas le seul noble que je connaisse. J’en connais d’autres.
Theon : Qui ? Le gnome ? Je dirais que c’est une moitié de noble.
Ros : Jaloux ?
Theon : Pourquoi je serais jaloux ? Quiconque a un peu de monnaie dans sa poche peut t’avoir pour toute la nuit... A quoi ressemble un nabot en dessous de la ceinture ? Je me le suis toujours demandé.
Ros : Vous seriez peut-être étonné. Il est doué avec ses doigts aussi. Et sa langue.
Theon : Généreux en pourboire. L’or ne coûte pas cher pour un Lannister.
Ros : Vous voyez, vous êtes jaloux.
Theon : Je suis un Greyjoy. Nous sommes seigneurs des Îles de Fer depuis 300 ans. Il n’y a pas une famille de Westeros qui puisse nous mépriser... pas même les Lannisters.
Ros : Et la famille Stark ?
Theon : Je suis pupille de lord Stark depuis l’age de huit ans.
Ros : Un pupille ?... C’est un joli mot pour dire la chose. Votre père s’est rebellé contre le roi Robert et s’il avait simplement...
Theon : Mon père a combattu pour la liberté de son peuple. Ton père à toi, qu’a-t-il fait ? Il a baisé une cuisinière et engendré une putain.
Ros : Vous êtes un petit garçon fort sérieux.
Theon : Je ne suis pas un petit garçon.
Ros : Oh si, vous en êtes un. Un garçon fort sérieux... qui a une bite fort sérieuse.
Theon : Je ne veux pas payer pour baiser.
Ros : Alors vous n’avez qu’à vous trouver une épouse.
PORT-REAL.
Dans les couloirs du palais.
Arya : (au chat) Viens là... Je ne vais pas te faire de mal.
Dans le bureau de la Main.
Varys : Comment va votre fils, Messire ?
Ned : Il ne marchera plus jamais.
Varys : Mais son esprit va bien ?
Ned : C’est ce qu’on dit.
Varys : C’est une chance, alors. Moi-même, j’ai subi une mutilation précoce dans ma jeunesse. Certaines portes se ferment pour toujours et d’autres s’ouvrent, dans les lieux les plus inattendus... Puis-je ? Si des oreilles inappropriées entendent ce que je vais vous dire, je peux dire adieu à ma tête. Et qui donc pleurerait le pauvre Varys dans ce cas ? Que ce soit au Nord ou au Sud, on ne chante pas de chansons pour les araignées. Mais il y a des choses que vous devez savoir. Vous êtes la Main du Roi et le Roi est un idiot. C’est votre ami, je sais, mais c’est un idiot, et il va mourir si vous ne faites rien pour le sauver.
Ned : Je suis dans la capitale depuis un mois. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour me le dire ?
Varys : Je n’avais pas confiance en vous.
Ned : Alors pourquoi avoir confiance maintenant ?
Varys : La Reine n’est pas la seule à vous avoir fait surveiller de très près. Il n’y a que peu d’hommes d’honneur dans la capitale. Vous figurez parmi eux. J’aimerais croire que je suis dans le même cas, aussi étrange que cela puisse paraître.
Ned : Quel genre de mort menace le Roi ?
Varys : La même mort que Jon Arryn. On appelle ça les Larmes de Lys. Un produit rare et coûteux. Aussi clair et insipide que de l’eau, il ne laisse aucune trace.
Ned : Qui le lui a donné ?
Varys : Un ami très cher, sans aucun doute. Mais lequel ? Ils étaient nombreux. Lord Arryn était un homme confiant et aimable. Il y avait bien un jeune homme. Et tout ce qu’il était, il le devait à Jon Arryn.
Ned : Son écuyer, Ser Hugh.
Varys : Vraiment regrettable ce qui lui est arrivé... Juste au moment où tout semblait aller pour le mieux dans sa vie.
Ned : Si ser Hugh l’a empoisonné... qui a payé ser Hugh ?
Varys : Quelqu’un qui en avait les moyens.
Ned : Jon était un homme de paix. Il était Main du Roi depuis dix-sept ans... Dix-sept excellentes années. Pourquoi le tuer ?
Varys : Il s’était mis à poser des questions.
Dans les souterrains du palais.
Varys : Il a déjà découvert cet unique bâtard. Il a le livre. Le reste suivra.
Illyrio : Et quand il saura la vérité, que fera-t-il ?
Varys : Les dieux seuls le savent. Ces imbéciles ont essayé de tuer son fils. Et ce qui est bien pire, ils ont raté leur coup. Le loup et le lion vont se battre férocement. Nous serons bientôt en guerre, mon ami.
Illyrio : À quoi bon une guerre maintenant ? Nous ne sommes pas prêts. Si une Main a pu mourir, pourquoi pas une deuxième ?
Varys : Cette Main est différente de l’autre.
Illyrio : Nous avons besoin de temps. Khal Drogo n’entreprendra rien avant la naissance de son fils. Vous savez comment sont ces barbares.
Varys : « Temporisez ! » me dites-vous ? « Faites vite ! » je vous réponds. Il ne s’agit plus d’un jeu pour deux joueurs.
Illyrio : Ça ne l’a jamais été.
Dans la salle du trône.
Varys : Le premier arrivé et le dernier à partir. J’admire votre assiduité.
Baelish : Vous vous déplacez sans le moindre bruit.
Varys : Nous avons tous nos qualités.
Baelish : Vous semblez un peu seul aujourd’hui. Vous devriez rendre visite à mon bordel, ce soir. Le premier garçon est offert par la maison.
Varys : Je crois que vous confondez les affaires et le plaisir.
Baelish : Vraiment ? Tous ces oiseaux qui vous murmurent à l’oreille, de si mignonnes petites créatures. Croyez-moi... nous avons de quoi satisfaire toutes les inclinations.
Varys : Oh, j’en suis sûr. Lord Redwyne aime que ses garçons soient très très jeunes, à ce qu’on me dit.
Baelish : Je suis un pourvoyeur de beauté et de discrétion... deux choses également importantes.
Varys : Oui, mais je suppose que la beauté est une qualité très subjective, non ? Est-il vrai que ser Marlon de Tumblestone préfère les amputés ?
Baelish : Tous les désirs sont légitimes si on a la bourse pleine.
Varys : Et j’ai entendu une rumeur épouvantable à propos d’un certain lord qui a un penchant pour les cadavres frais. Il doit être extrêmement difficile de satisfaire cette inclination-là. Les contraintes du ravitaillement... Trouver de beaux cadavres avant qu’ils ne pourrissent.
Baelish : À strictement parler, une chose de ce genre ne serait pas en conformité avec les lois de notre Roi.
Varys : À strictement parler.
Baelish : Dites-moi... Y a-t-il quelque part quelqu’un qui garde vos couilles dans une petite boîte ? Je me suis souvent posé la question.
Varys : Figurez-vous que je n’ai aucune idée d’où elles sont. Et dire que nous avons été tellement proches... Mais assez parlé de moi. Comment allez-vous depuis la dernière fois que nous nous sommes vus ?
Baelish : La dernière fois que vous m’avez vu ou la dernière fois que je vous ai vu ?
Varys : La dernière fois que je vous ai vu, vous parliez à la Main du roi.
Baelish : Vous m’avez vu de vos propres yeux ?
Varys : Des yeux qui m’appartiennent en propre.
Baelish : Les affaires du Conseil. Nous avons tous à discuter de tant de choses avec Ned Stark.
Varys : Tout le monde se rend bien compte de votre persistante affection pour l’épouse de lord Stark. Et si les Lannisters sont derrière la tentative d’assassinat du jeune Stark et que l’on découvre que vous avez aidé les Starks à aboutir à cette conclusion... Dites-vous que... un simple mot à la Reine...
Baelish : On frémit rien que d’y penser. Mais figurez-vous que je suis convaincu de vous avoir vu, vous, encore plus récemment que vous ne m’avez vu, moi.
Varys : Réellement ?
Baelish : Oui. Je me souviens distinctement vous avoir vu aujourd’hui parler à lord Stark dans ses appartements.
Varys : C’était donc vous qui étiez sous le lit ?
Baelish : Et peu de temps après cela, quand je vous ai vous raccompagner un certain... dignitaire, d’une cité étrangère... Il s’agissait d’affaires du Conseil ? Bien sûr, il est normal que vous ayez des amis de l’autre côté du Détroit. Vous venez de là-bas vous-même, après tout. Nous sommes amis, n’est-ce pas, Lord Varys ? J’aimerais penser que nous le sommes. Alors vous pouvez imaginer le fardeau qui est le mien, moi qui me demande si le Roi ne va pas s’interroger sur les sympathies de mes amis . Moi qui me situe à un carrefour où tourner à gauche signifie la loyauté envers un ami et tourner à droite, la loyauté envers le Royaume...
Varys : Je vous en prie.
Baelish : Moi qui me trouve dans une position où par un simple mot adressé au Roi, j’ai tout le loisir...
Renly : Qu’êtes-vous en train de comploter, tous les deux ? Quoi qu’il en soit, vous feriez mieux de vous dépêcher. Mon frère va arriver.
Baelish : Pour une réunion du Conseil Restreint ?
Varys : Des nouvelles inquiétantes de régions lointaines... Vous n’êtes pas au courant ?
Aux portes de la ville.
Le 1er soldat du Guet : Fiche-moi le camp ! Pas de mendicité !
Arya : Je ne viens pas mendier. J’habite ici.
Le 1er soldat du Guet : Tu veux une claque sur l’oreille pour t’aider à entendre ?
Arya : Je veux voir mon père.
Le 2e soldat du Guet : Et moi, je veux baiser la Reine, pendant qu’on y est.
Le 1er soldat du Guet : Tu veux voir ton père, mon garçon ? Il est allongé par terre dans une taverne. Il se fait pisser dessus par ses amis.
Arya : Mon père est la Main du Roi ! Je ne suis pas un garçon, je suis Arya Stark de Winterfell, et si vous portez la main sur moi, mon père fera empaler vos deux têtes sur des piques. Alors, vous allez me laisser passer ou vous voulez une claque sur l’oreille pour vous aider à entendre ?
Dans la tour de la Main.
Ned : Sais-tu que j’avais lancé la moitié de ma garde à ta recherche ? Tu m’avais promis que ça allait cesser...
Arya : Ils ont dit qu’ils allaient vous tuer.
Ned : Qui a dit ça ?
Arya : Je ne les voyais pas assez bien, mais je crois que l’un d’eux était gros.
Ned : Arya...
Arya : Je ne raconte pas de mensonges ! Ils ont dit que vous aviez trouvé le bâtard et que les loups combattent les lions et que les barbares… quelque chose à propos de barbares.
Ned : Où as-tu entendu ça ?
Arya : Dans les souterrains, près des cranes de dragons.
Ned : Que faisais-tu dans les souterrains ?
Arya : Je suivais un chat.
Jory : Pardonnez-moi, messire. Il y a ici un membre de la Garde de Nuit qui demande une audience. Il dit que c’est urgent.
Ned : (à Yoren) Votre nom, mon ami ?
Yoren : Yoren, pour vous servir. Et lui, ça doit être votre fils, il vous ressemble.
Arya : Je suis une fille !
Ned : C’est Benjen qui vous envoie ?
Yoren : Personne ne m’envoie messire. Je suis ici afin de trouver des hommes pour le Mur. Je viens voir s’il y a dans les cachots des fripouilles bonnes pour le service.
Ned : Je vais vous trouver des recrues.
Yoren : Je vous remercie, messire, mais ce n’est pas pour cela que je vous dérange maintenant. Votre frère, Benjen, la Garde de Nuit est devenue sa famille. C’est maintenant autant mon frère que le vôtre. C’est à cause de lui que je suis venu ici au triple galop au point que j’ai bien failli tuer mon cheval. Plein d’autres cavaliers chevauchent également. Dès demain, la ville entière saura.
Ned : Saura quoi ?
Yoren : Mieux vaut le dire en privé, messire.
Ned : (à Arya) Vas-t’en. On continuera plus tard. (à Jory) Jory, raccompagne-la à sa chambre.
Jory : Venez, mademoiselle. Vous avez entendu votre père.
(dans le couloir)
(Arya : Combien de gardes protègent mon père ?)
(Jory : Ici, à Port-Réal, 50.)
(Arya : Vous ne laisseriez personne le tuer, n’est-ce pas ?)
(Jory : Rien à craindre de ce côté, ma jeune dame.)
Ned : Alors ?
Yoren : C’est à propos de votre femme, messire. Elle a capturé le gnome.
LE VAL.
Sur la Route de l’Est.
Vardis : Vous êtes loin de chez vous, lady Stark.
Catelyn : A qui ai-je l’honneur de parler ?
Vardis : Ser Vardis Egan, chevalier du Val. Lady Arryn attend-elle votre visite ?
Catelyn : Je n’ai pas eu le temps d’envoyer un message.
Vardis : Puis-je demander, madame, pourquoi est-il avec vous ?
Catelyn : C’est à cause de lui que je n’ai pas eu le temps de prévenir. Il est mon prisonnier.
Vardis : Il n’a guère l’allure d’un prisonnier.
Catelyn : Ma sœur décidera elle-même de l’allure qu’il a !
Vardis : Oui, madame. C’est ce qu’elle fera.
Tyrion : Les Eyriés. Une forteresse qu’on dit imprenable.
Bronn : Donne-moi dix hommes courageux et de solides crampons, et je saurai la prendre, cette putain.
Tyrion : Tu me plais bien, toi.
PORT-REAL.
Dans la cour du palais.
Le page : Lord Stark. Votre présence est attendue dans la salle du Conseil Restreint. Une réunion a été convoquée.
Ned : Je dois d’abord voir le Roi… seul à seul.
Le page : Le Roi est à la réunion du Conseil Restreint, messire. Il vous a fait mander.
Ned : Est-ce au sujet de ma femme ?
Le page : Non, messire. Je pense que cela concerne Daenerys Targaryen.
Dans la salle du Conseil.
Robert : La garce est engrossée.
Ned : Tu parles d’assassiner une enfant.
Robert : Je t’avais prévenu que ça arriverait, là-bas, dans le Nord. Je t’avais prévenu, mais tu n’as pas voulu m’entendre et bien, entends-le maintenant : Je les veux morts, la mère et l’enfant. Tous les deux, et ce crétin de Viserys aussi. Est-ce que c’est assez clair pour toi ? Je les veux morts, tous les deux !
Ned : Tu vas te déshonorer à tout jamais si tu fais cela.
Robert : L’honneur ? Dis-toi bien que j’ai sept royaumes à gouverner. Un seul Roi, et sept royaumes ! Tu crois que c’est l’honneur qui les fait se tenir tranquilles ? Tu crois que c’est l’honneur qui maintient la paix ? C’est la peur ! La peur et le sang !
Ned : Alors nous ne valons pas mieux que le Roi Fou.
Robert : Attention, Ned ! Attention à ce que tu dis !
Ned : Tu veux assassiner une jeune fille, parce que l’Araignée a entendu une rumeur ?
Varys : Pas une rumeur, messire. La princesse est bien enceinte.
Ned : De qui tenez-vous l’information ?
Varys : De ser Jorah Mormont. Il joue le rôle de conseiller pour les Targaryens.
Ned : Mormont !? Vous nous apportez les murmures d’un sinistre traître qui est à l’autre bout du monde, et vous appelez cela un fait ?
Varys : Jorah Mormont est un marchand d’esclaves, pas un traître. Cela fait peu de différence, je sais, pour un homme honorable.
Ned : Il a enfreint la loi. Il a trahi sa famille. Il a fui notre pays. On va commettre un meurtre sur la parole de cet homme-là !
Robert : Et s’il a raison ? Si elle a un fils, un Targaryen à la tête d’une armée dothraki ? Que se passera-t-il ?
Ned : Il y aura toujours le Détroit qui nous séparera d’eux. Je craindrai les Dothrakis le jour où ils apprendront à leurs chevaux à galoper sur l’eau.
Robert : Ne rien faire du tout. Voilà ton sage conseil. Ne rien faire jusqu’à ce que nos ennemis soient sur nos rivages ! (à Varys, Pycelle, Baelish et Renly) Vous êtes mes conseillers… Conseillers ! Faites entendre raison à cet honorable imbécile !
Varys : Je comprends tout à fait vos petites appréhensions, messire. Je vous assure que je les comprends. C’est une chose épouvantable que nous devons envisager. Une chose ignoble. Pourtant, nous, qui sommes supposés gouverner, nous devons parfois faire des choses tout à fait ignobles pour le bien du royaume. Si les dieux accordent à Daenerys un fils, le royaume va saigner.
Pycelle : Je n’ai aucune malveillance envers cette fille, mais si les Dothrakis nous envahissent, combien d’innocents vont mourir et combien de villes vont brûler ? N’est-il pas plus sage, et même plus humain, de la faire mourir maintenant afin que des dizaines de milliers de personnes puissent vivre ?
Renly : Il aurait fallu les tuer tous les deux il y a des années !
Baelish : Quand on se retrouve au lit avec une femme très laide, mieux vaut fermer les yeux et terminer sa besogne… Tranchez-lui la gorge, qu’on en finisse.
Ned : Je t’ai suivi dans la guerre...deux fois. Sans le moindre doute. Sans aucune hésitation… Mais cette fois, je ne te suivrai pas. Le Robert avec qui j’ai grandi ne tremblait pas devant l’ombre d’un enfant encore à naître.
Robert : Elle doit mourir.
Ned : Je refuse de prendre part à cela.
Robert : Vous êtes la Main du Roi, lord Stark. Vous ferez ce que j’ordonne ou je me trouverai une Main qui le fera.
Ned : Je lui souhaite bonne chance. Je te croyais un homme meilleur.
Robert : Dehors ! Dehors. Va te faire voir !! J’en ai terminé avec toi... File ! Retourne vite à Winterfell ! Je ferai empaler ta tête sur une pique ! Je la couperai moi-même, pauvre crétin ! Tu crois pouvoir braver mon autorité avec ton orgueil et ton honorabilité ? Ceci est notre guerre !
Dans la Tour de la Main.
Ned : Je vais partir avec mes filles. Occupe-toi des préparatifs toi-même. Ne demande de l’aide à personne.
Jory : Tout de suite, messire. Lord Baelish souhaite vous voir.
Baelish : Sa Majesté a continué à vous maudire pendant un bon moment après votre départ. Le mot « Trahison » a été prononcé.
Ned : Que puis-je faire pour vous ?
Baelish : Quand repartez-vous pour Winterfell ?
Ned : En quoi cela vous concerne ?
Baelish : Si vous êtes encore là à la nuit tombée, je vous emmènerai voir la dernière personne à qui Jon Arryn a parlé avant de tomber malade… si ce genre de chose vous intéresse toujours.
Ned : Je n’ai pas le temps.
Baelish : Cela ne prendra pas plus d’une heure, mais comme vous voudrez.
Ned : Rassemble tous les hommes que nous avons et poste-les devant les appartements de mes filles. Qui sont nos deux plus fines lames ?
Jory : Heyward et Wyl.
Ned : Trouve-les-moi et rejoins-moi aux écuries.
LES EYRIES.
Dans la grande salle.
Lysa : Tu me l’amènes ici sans autorisation !? Tu souilles ma demeure de sa présence ! (à Robin) Ta tante a fait une vilaine chose, Robin. Une très vilaine chose ! Tu te souviens d’elle, n’est-ce pas ? (à Cat) Il est beau, non, mon fils ? Et il est aussi vigoureux. Jon le savait. Ces dernières paroles ont été « La graine est vigoureuse. ». Il voulait que tout le monde sache quel garçon bien robuste son fils allait devenir en grandissant. Regarde-le, le seigneur des territoires du Val !
Catelyn : Lysa. Tu m’as écrit à propos des Lannisters en me recommandant...
Lysa : … de rester à l’écart de cette bande ! Pas de m’en amener un ici !
Robin : Maman ? C’est lui le vilain monsieur ?
Lysa : C’est lui.
Robin : Il est minuscule.
Lysa : C’est Tyrion, le gnome de la maison Lannister. Il a tué ton père, il a assassiné la Main du Roi !
Tyrion : OH !! Je l’ai tué, lui aussi !? Alors j’ai été vraiment très occupé.
Lysa : Vous, attention à ce que vous dites ! Ces hommes sont des chevaliers du Val. Chacun d’entre eux adorait Jon Arryn. Chacun d’entre eux est prêt à mourir pour moi.
Tyrion : S’il m’arrive quoi que ce soit, mon frère Jaime veillera à les faire mourir.
Robin : Vous ne nous ferez aucun mal ! Personne ne nous fera du mal !! (à Lysa) Dis-lui, maman ! Dis-lui !!
Lysa : Tch ! Tch tch tch tch, mon gentil garçon ! Il cherche seulement à nous faire peur. Les Lannisters sont tous des menteurs. Personne ne fera de mal à mon bébé.
Robin : Maman... J’ai envie de le voir voler, le vilain monsieur.
Lysa : Peut-être le verras-tu, mon petit chéri.
Catelyn : Cet homme est mon prisonnier ! Je ne tolérerai pas qu’on lui fasse du mal.
Lysa : Ser Vardis ! L’invité de ma sœur est fatigué. Emmenez-le en bas pour qu’il puisse se reposer... Présentez-lui Mord.
Dans une cellule céleste.
Mord : Il fait dormir, homme-nain. Dors bien, homme-nain ! Ha ha ha ha ha !
PORT-REAL.
Dans les appartements de Renly.
Loras : Lord Stark a de la chance d’avoir conservé sa tête.
Renly : Robert va fulminer pendant quelques jours, mais il ne fera rien. Il adore cet homme.
Loras : Tu es jaloux ?
Renly : Tu es sûr de ne pas me blesser ?
Loras : Sauf si ma main dérape.
Renly : Et tu me préfères comme ça ?
Loras : Mmm.
Renly : Si tu veux quelqu’un d’imberbe, tu devrais te trouver un petit garçon.
Loras : C’est toi que je veux.
Renly : Mon frère pense que quiconque n’a pas fait la guerre n’est pas un homme. Il me traite comme si j’étais un enfant gâté… Oh ! Et tu n’en es pas un, Loras Tyrell, le chevalier des fleurs ? Tu as combattu dans combien de guerres ? Oh, et ton père a dépensé combien d’argent pour ta fameuse armure ?
Loras : Reste tranquille.
Renly : Robert et Stannis n’arrêtent pas de me dire que je ne suis pas assez endurci… Que je ne supporte pas la vue du sang.
Loras : Tu n’as pas vomi dans l’œil de ce garçon désarçonné dans la mêlée ?
Renly : Son… son œil pendouillait à l’extérieur de son orbite.
Loras : Il n’aurait pas dû entrer dans la mêlée s’il ne savait pas se battre.
Renly : Facile à dire pour toi. Tout le monde ne possède pas le don de manier l’épée.
Loras : Oh, ce n’est pas en don, personne ne m’en a fait cadeau. Je suis bon parce que j’ai travaillé. Tous les jours de ma vie, depuis que je sais tenir un bâton.
Renly : Je pourrais m’entraîner tous les jours, toute la journée, et je ne serais pas aussi bon que toi.
Loras : Oui, enfin, je crois qu’on ne le saura jamais.
Renly : Tout partout ?
Loras : Tout partout… Alors ? Ça s’est terminé comment ? La fille Targaryen va mourir ?
Renly : Il faut que ce soit fait, si désagréable que ça puisse être. Robert fait preuve de pas mal de mauvais goût. Chaque fois qu’il parle de la tuer, je te jure que la table se soulève de vingt centimètres.
Loras : Dommage qu’il n’ait pas le même enthousiasme à l’égard de sa femme.
Renly : Il éprouve toutefois un désir profond et durable pour son argent. On doit concéder ça aux Lannisters. Ce sont les plus prétentieux et les plus pénibles connards que les dieux ont laissés venir au monde, mais ils possèdent une quantité d’argent monstrueuse.
Loras : J’ai une quantité d’argent monstrueuse.
Renly : Pas autant que les Lannisters.
Loras : Mais beaucoup plus que toi.
Renly : Robert me menace de m’emmener à la chasse avec lui. La dernière fois, on est resté deux semaines. Piétiner dans la forêt, sous la pluie, jour après jour, tout ça pour qu’il puisse planter sa lance dans la chair d’une bête quelconque… Mais Robert adore les tueries… et il est le Roi.
Loras : Comment l’est-il devenu ?
Renly : Parce que… il adore les tueries. Et il est toujours doué pour ça.
Loras : Tu sais qui pourrait être Roi ?
Renly : … Sois sérieux.
Loras : Je suis sérieux ! Mon père pourrait être ta banque. Je n’ai jamais combattu dans une guerre, mais je me battrais pour toi.
Renly : Je suis le quatrième héritier.
Loras : Et où se situait Robert dans la ligne de succession royale ?… Joffrey est un monstre. Tommen a huit ans.
Renly : Stannis...
Loras : Stannis a autant de personnalité qu’un homard !
Renly : C’est quand même mon frère aîné !… Qu’est-ce que tu fais ??
Loras : Regarde...
Renly : … Tu m’as coupé !
Loras : Ce n’est que du sang. On en a tous en nous, et parfois il y en a un peu qui se répand en dehors. Si tu deviens Roi, tu en verras beaucoup. Il faut que tu t’y habitues… Vas-y, regarde ! … Les gens t’aiment beaucoup. Ils aiment te servir, car tu es bon avec eux. Ils veulent être à tes côtés. Tu es résolu à faire ce qui doit être fait, mais tu ne t’en réjouis pas. Tu n’aimes pas les tueries. Où est-il écrit que le pouvoir est uniquement le domaine des pires gredins ? Que les trônes ne sont faits que pour ceux qu’on déteste et qu’on craint ? Tu ferais un merveilleux Roi.
Dans les appartements du Roi.
Cersei : Je suis navrée que ton mariage avec Ned Stark n’ait pas marché. Vous sembliez si efficace ensemble.
Robert : Content d’avoir pu faire quelque chose pour te rendre heureuse.
Cersei : Si nous n’avons pas de Main, tout va partir en morceaux.
Robert : Je suppose que c’est là que tu vas me dire de confier le poste à ton frère Jaime ?
Cersei : Non. Il n’est pas assez sérieux. Je dirais ça de Ned Stark. Il est assez sérieux. Cela en valait-il vraiment la peine ? Le perdre de cette façon ?
Robert : Je ne sais pas… Mais voici ce que je sais : Si la fille Targaryen convainc son mari, seigneur du cheval, de nous envahir et si la horde dothraki traverse le Détroit, nous ne pourrons pas les arrêter.
Cersei : Les Dothrakis ne naviguent pas. Tous les enfants le savent. Ils n’ont pas de discipline, ils n’ont pas d’armures. Ils n’ont pas d’engins de siège.
Robert : Tu me joues un joli petit tour : Tu remues les lèvres et c’est la voix de ton père que j’entends.
Cersei : Est-ce que mon père se trompe ?
Robert : Supposons que Viserys Targaryen débarque avec 40 000 Dothrakis hurlant à pleine voix derrière lui. Nous nous terrerons dans nos châteaux. Sage décision, seul un imbécile irait affronter les Dothrakis en terrain découvert. Ils nous laissent dans nos châteaux… Ils vont de ville en ville, ils se livrent au pillage, ils brûlent, ils tuent tous ceux qui ne peuvent pas se cacher derrière une muraille de pierre. Ils nous volent nos récoltes et notre bétail et ils réduisent en esclavage nos femmes et nos enfants. Combien de temps le peuple des Sept Couronnes soutiendra-t-il son roi absent et caché ? Son roi lâche dissimulé à l’abri des hautes murailles ? Quand le peuple décidera-t-il que Viserys Targaryen est le roi légitime, après tout ?
Cersei : Nous restons les plus nombreux.
Robert : Quel est le chiffre le plus fort : 5 ou 1 ?
Cersei : Je dirais 5.
Robert : 5… et 1. Une seule armée. Une vraie armée, unie derrière un seul chef, avec un seul objectif. Notre objectif est mort avec le Roi Fou. Aujourd’hui, nous avons autant d’armées qu’il y a d’hommes qui ont de l’or dans leur bourse. Et tout le monde veut quelque chose de différent. Ton père veut posséder le monde entier, Ned Stark veut ficher le camp et enfouir sa tête dans la neige...
Cersei : Et qu’est-ce que tu veux, toi ?
Robert : On n’a pas eu un vrai combat en neuf ans. Les coups de poignard dans le dos, ça ne vous prépare pas au combat et aujourd’hui, le royaume n’est plus que cela : des coups de poignards dans le dos, des complots, du léchage de cul et des combines pour l’argent. Parfois, je me demande ce qui maintient les choses ensemble.
Cersei : Notre mariage.
Robert : Ha, ha, ha, ha, ha !… Alors nous voilà donc ici. Dix-sept années plus tard, on maintient toujours les choses ensemble. Tu n’es pas fatiguée ?
Cersei : Si. Tous les jours.
Robert : Combien de temps la haine peut-elle maintenir les choses ensemble ?
Cersei : Dix-sept années, c’est … vraiment longtemps.
Robert : En effet.
Cersei : En effet… Comment était-elle ?
Robert : Tu ne m’as jamais interrogé sur elle, pas une seule fois. Pourquoi maintenant ?
Cersei : Au début, le simple fait de dire son nom, même en privé, c’était comme lui insuffler une nouvelle existence. Je me suis dit que si je ne parlais pas d’elle, elle s’effacerait tout simplement de ton esprit. Quand j’ai compris que ça n’arriverait pas, j’ai refusé de t’interroger par pure méchanceté. Je ne voulais pas te donner la satisfaction de croire que ça m’intéressait assez pour t’interroger. Et pour finir, il est devenu évident que ma méchanceté ne t’atteignait pas du tout. Autant que je pouvais juger, en fait, elle t’amusait.
Robert : Alors, pourquoi maintenant ?
Cersei : Quel mal le fantôme de Lyanna Stark pourrait-il nous faire à l’un ou à l’autre ? Quel mal que nous ne nous sommes pas déjà fait cent fois l’un à l’autre ?
Robert : Tu veux savoir l’horrible vérité ? Je ne me rappelle même pas comment elle était. Je sais seulement qu’elle était la seule chose que j’ai jamais désiré. Quelqu’un l’a arraché à mes bras… Les Sept Couronnes n’ont pas comblé le vide qu’elle a laissé derrière elle.
Cersei : Jadis, j’ai éprouvé quelque chose pour toi.
Robert : Je sais.
Cersei : Même après la perte de notre premier petit garçon. Pendant longtemps, en réalité. Est-ce que ça a été un jour possible pour nous ? Y a-t-il eu une saison, y a-t-il eu un moment ?
Robert : … Non. Est-ce que ça te fait du bien ou du mal de le savoir ?
Cersei : Ça ne me fait rien du tout.
Au bordel de Baelish.
Mhaegen (une putain) : Elle lui ressemble, n’est-ce pas, messire ? Elle a son nez, et ses cheveux noirs ?
Ned : Oui.
Mhaegen : Dites-le-lui quand vous le verrez, messire, si vous voulez bien. Dites-lui à quel point elle est belle.
Ned : Je lui dirai.
Mhaegen : Et dites-lui que je n’ai été avec personne d’autre. Je vous le jure, messire ! Par les anciens dieux et par les nouveaux ! Je ne veux pas de bijou, ni rien… seulement lui. Le Roi a toujours été bon avec moi.
Ned : Quand Jon Arryn est venu vous rendre visite, qu’est-ce qu’il voulait ?
Mhaegen : Il n’était pas ce genre d’homme là, messire. Il voulait seulement savoir si l’enfant était bien portant, et heureux.
Ned : Elle m’a l’air en parfaite santé. Cette enfant ne manquera de rien.
Baelish : Les bordels sont un investissement bien meilleur que les bateaux, je trouve. Et les putains font rarement naufrage.
Ned : Que savez-vous des bâtards du roi Robert ?
Baelish : Eh bien… il en a plus que vous, pour commencer.
Ned : Combien ?
Baelish : Quelle importance !? Si vous baisez suffisamment de femmes, certaines vous feront des cadeaux.
Ned : Et Jon Arryn tentait de les localiser. Pourquoi ?
Baelish : Il était la Main du Roi. Peut-être que Robert voulait qu’on prenne soin d’eux, il était submergé d’amour paternel pour eux.
Ned : (à Jory) Viens… Jory !!
Jory : Messire.
Devant le bordel de Baelish.
Jaime : Une toute petite meute de loups !
Jory : N’avancez pas, chevalier ! Il est la Main du Roi.
Jaime : Il était la Main du Roi. Je ne sais pas trop ce qu’il est. Le seigneur de quelque lieu très lointain.
Baelish : Que signifie ceci, Lannister ?
Jaime : Retournez à l’intérieur ! Vous y serez plus en sécurité. (à Ned) Je suis à la recherche de mon frère. Vous vous souvenez de mon frère, n’est-ce pas, lord Stark ? Cheveux blonds, langue acérée… petite taille.
Ned : Je m’en souviens très bien.
Jaime : Il semble avoir eu des ennuis sur la route. Vous ne sauriez pas ce qui lui est arrivé, par hasard ?
Ned : Sachez qu’il a été capturé sur mon ordre, afin qu’il réponde de ses crimes.
Baelish : Messieurs !! (à Ned) Je fais venir les hommes du Guet.
Jaime : Venez, Stark. Je veux vous voir mourir l’épée à la main.
Jory : Si vous menacez à nouveau mon seigneur...
Jaime : Si je le menace ? En disant « Je vais éventrer ton seigneur depuis les couilles jusqu’à la cervelle pour voir de quoi sont faits les Starks » ?
Ned : Si vous me tuez, votre frère est un homme mort.
Jaime : Vous avez raison. (à ses hommes) Prenez-le bien vivant, tuez ses hommes !… (à Ned) Écoutez-moi bien, lord Stark : Je veux revoir mon frère !