MER DOTHRAKI
Jorah : Il faut boire, enfant... et manger.
Daenerys : Il n’y a pas autre chose ?
Jorah : Les dothrakis possèdent deux choses en abondance... l’herbe et les chevaux... On ne se nourrit pas d’herbe. Dans les contrées de l’ombre, au-delà d’Asshaï, l’on dit que pousse une herbe appelée « la revenante ». Ses tiges, pales comme du lait, luisent dans le noir. Elle tue toutes les autres plantes. Les dothrakis pensent que le jour viendra où elle recouvrira le monde, alors toute vie disparaîtra. Un jour, ce sera facile...
Irri : Khaleesi !
Jorah : Nous sommes encore à proximité de Pentos, Monseigneur. Maître Illyrio vous a offert l’hospitalité ; ce serait plus confortable chez lui.
Viserys : Je ne cherche ni hospitalité, ni confort. Je ne quitterai Drogo que lorsqu’il aura tenu sa parole et rendu ma couronne.
Jorah : Si telle est votre volonté...
Viserys : Oui, Mormont. Aussi pénible que puisse être la vie, je la préfère encore à une décapitation. Qu’avait Ned Stark contre vous ? Vous avez acheté des esclaves ?
Jorah : Non, j’en ai vendu... Des braconniers arrêtés sur mes terres.
Viserys : Sous mon règne, on ne sera pas puni pour de telles sottises... Soyez-en assuré.
WINTERFELL.
Cour du château.
Joffrey : Ces chiennes sont-elles plus belles que celles dont vous avez l’habitude, mon oncle ? Ma mère vous cherche. Nous partons pour Port-Réal aujourd’hui.
Tyrion : Avant de partir, tu iras chez Lord et Lady Stark pour les assurer de ta sympathie.
Joffrey : Quel bien ma sympathie leur fera-t-elle ?
Tyrion : Aucun. Mais tu iras par devoir. Ton absence a déjà été remarquée.
Joffrey : Le petit Stark n’est rien pour moi. Les gémissements des femmes m’insupportent.
Tyrion : Un mot de plus, neveu, et je te gifle encore.
Joffrey : Je vais le dire à mère.
Tyrion : Cours ! File le lui dire ! Mais va d’abord chez Lord et Lady Stark. Tu tomberas à genoux devant eux en leur disant à quel point tu compatis à leur douleur. Que tu es leur serviteur et que tes prières les accompagnent. Tu as entendu ?
Joffrey : Vous n’avez pas le droit !
Tyrion : Est-ce que tu as entendu ?
Le limier : Le prince va se souvenir de cela, petit seigneur.
Tyrion : Je l’espère bien. Soit un bon chien et rappelle le lui, s’il l’oublie... Aarh, il est l’heure de manger.
Grande salle.
Tyrion : Du pain ! Et deux petits poissons !... Et une chope de bière brune pour faire passer le tout. Et aussi, du lard bien brûlé.
Jaime : Mon petit frère.
Tyrion : Ma famille bien-aimée.
Myrcella : Est-ce que Bran va mourir ?
Tyrion : Il semble que non.
Cersei : Comment le sais-tu ?
Tyrion : Le mestre dit qu’il peut survivre
Cersei : Il est tellement cruel de laisser un enfant souffrir de la sorte.
Tyrion : Les certitudes appartiennent aux dieux. Nous autres, mortels, ne pouvons que prier. Les charmes du Nord n’ont pas l’air de beaucoup te séduire.
Cersei : Je n’arrive pas à croire que tu y vas. Même pour toi, c’est du plus haut ridicule.
Tyrion : N’es-tu donc plus capable de t’émerveiller ? On y voit les plus grands édifices jamais construits. Les hommes intrépides de la Garde de nuit. C’est aussi le séjour glacial des marcheurs blancs, grrr...
Jaime : Dis-moi que tu ne songes pas à revêtir l’habit noir ?
Tyrion : Et rester chaste pour la vie ? Les gueuses devraient aller mendier de Dorne à Castral Roc. Je veux seulement me percher tout en haut du Mur... et pisser sur les confins du monde.
Cersei : Les enfants n’ont pas à entendre ces horreurs. Allons nous-en !
Jaime : Même si le garçon survit, il restera infirme, difforme. Je préfère une belle mort... décente.. et nette.
Tyrion : En matière de difformité, permets-moi de te contredire. La mort est définitive, tandis que la vie... la vie est riche en possibilités. J’espère qu’il reviendra à lui. Je suis curieux d’entendre ce qu’il aura à dire.
Jaime : Mon cher frère... j’en viens parfois à me demander dans quel camp tu es.
Tyrion : Que tu es blessant, mon cher frère. Tu sais à quel point j’aime ma famille.
Chambre de Bran.
Cersei : Restez assise !
Cat : Ma tenue n’est pas convenable, Majesté.
Cersei : Vous êtes chez vous, je ne suis que votre invitée. Il est beau comme le jour. J’ai perdu mon premier fils, un ange aux cheveux noirs. Lui aussi était un brave, il s’est battu contre la fièvre qui l’avait pris... Pardonnez-moi ! Ce n’est pas ce que vous souhaitez entendre maintenant.
Cat : Je n’en savais rien.
Cersei : C’était il y a des années. Robert était fou de douleur, il frappait les murs à s’en briser les mains. Ce que font les hommes pour vous montrer combien ils souffrent... Mon fils lui ressemblait tant... Ce petit être.. Un oisillon sans duvet... Ils sont venus prendre son corps et Robert m’a tenue. J’ai crié, je me suis débattue, mais il me tenait. Ce petit bout d’homme... ils l’ont emmené et je ne l’ai jamais revu. Je ne suis jamais allée dans la crypte non plus... Je prie « la mère » chaque matin et chaque soir pour qu’elle rende votre enfant.
Cat : Je vous en remercie.
Cersei : Elle m’écoutera peut-être cette fois.
Cour du château.
Jaime : Une épée pour le Mur ?
Jon : J’en ai déjà une.
Jaime : Tu fais bien. Tu t’en es déjà servi ?
Jon : Oui, évidemment.
Jaime : Je voulais dire, pour combattre. C’est étrange la première fois qu’on blesse un homme. On réalise qu’on est rien d’autre que des sacs de viande, du sang et quelques os pour que l’ensemble tienne debout. Permets-moi de te remercier par avance, de nous garder de tous les périls venus d’au-delà du Mur, des sauvageons, des marcheurs blancs et autres créatures. Nous avons de la chance que des hommes valeureux comme toi nous protègent.
Jon : Nous gardons les royaumes depuis 8000 ans.
Jaime : Déjà ! Tu emploies le mot « Nous » ! Aurais-tu prononcé tes vœux ?
Jon : Je le ferai bientôt.
Jaime : Salue pour moi la Garde de nuit. Ce sera sans nul doute exaltant de servir dans cette noble troupe et si ça n’était pas le cas... cela ne durera qu’une vie.
Chambre d’Arya.
Arya : Merci, Nymeria... Septa Mordane veut que je recommence. Mes affaires ne sont pas pliées correctement, dit elle. Elles seront chiffonnées de toute façon, qu’est-ce que ça peut bien faire ?
Jon : Tu as de l’aide, heureusement.
Arya : Oui, regarde ! Nymeria, les gants !
Nymeria : …
Jon : Impressionnant !
Arya : Silence, toi ! Nymeria, les gants !
Nymeria : ???
Jon : Je t’ai apporté quelque chose. Il faudra l’emballer en faisant très attention.
Arya : Un présent ?
Jon : Ferme la porte !... Ceci n’est pas un jouet. Attention, ne te blesse pas !
Arya : Elle est toute fine.
Jon : Comme toi. Faite pour toi toute seule, par le forgeron. Avec elle, tu ne couperas pas la tête à un homme, mais tu le perceras de trous si tu es rapide.
Arya : Je sais être rapide.
Jon : Il te faudra t’entraîner tous les jours. Elle te convient ? Elle te paraît équilibrée ?
Arya : Je crois, oui.
Jon : Première leçon : tu les piques avec la pointe.
Arya : Je sais de quel côté on s’en sert !
Jon : Tu vas me manquer... Fais attention !... Toutes les bonnes lames ont des noms, tu sais.
Arya : Sansa continuera à coudre avec ses aiguilles... et j’aurai mon « Aiguille » à moi.
Chambre de Bran.
Jon : Je veux faire mes adieux à Bran.
Cat : Eh bien, voilà qui est fait.
Jon (à Bran) : J’aurais voulu être près de toi à ton réveil. Je pars vers le nord avec oncle Benjen. Je revêts l’habit noir. Je sais que nous rêvions de voir le Mur ensemble, mais tu pourras me rendre visite à Châteaunoir quand tu iras mieux. D’ici là, j’aurai tout exploré. Je serai devenu frère juré de la Garde de nuit... Nous pourrons même nous promener au-delà du Mur si tu n’as pas peur.
Cat : Je veux que tu partes !
Cat (à Ned) : Il y a 17 ans, tu as voulu suivre Robert Baratheon. Tu es revenu avec le fils d’une autre femme un an plus tard... Et encore une fois, tu t’en vas.
Ned : Je n’ai pas le choix, Cat.
Cat : C’est ce que disent les hommes quand il leur faut suivre la voie de l’honneur. C’est ce que vous dites à vos familles, c’est ce que vous vous dites à vous-mêmes. Pourtant, tu l’as, le choix ! Ce choix, tu le fais !
Ned : Cat...
Cat : Je ne peux pas... J’en suis incapable.
Ned : Tu le peux !... Et tu le dois.
Cour du château.
Robb : Tu as dit au revoir à Bran ?... Il ne mourra pas, je le sais .
Jon : Il est difficile de tuer un Stark.
Robb : Et ma mère ?
Jon : Très aimable.
Robb : Tant mieux. Quand on se reverra, tu porteras l’habit noir.
Jon : J’ai toujours aimé cette couleur.
Robb : Porte-toi bien, Snow.
Jon : Toi aussi, Stark.
ROUTE ROYALE.
Au-dehors de Winterfell.
Ned : C’est un grand honneur de servir dans la Garde de nuit. Les Starks gardent le Mur depuis des milliers d’années... Et tu es un Stark. Tu ne portes peut-être pas mon nom, mais mon sang coule dans tes veines.
Jon : Ma mère est-elle encore vivante ? Sait-elle quelle est ma vie ? Où je suis ? Où je vais ?... S’en enquiert-elle ?
Ned : A notre prochaine rencontre, nous parlerons de ta mère... oui, je te le promets.
Sur la route.
Robert : Par tous les dieux, en voilà un pays ! Je serais bien tenté de les planter là et de poursuivre cette route.
Ned : Je serais bien tenté de t’accompagner.
Robert : Qu’en dis-tu ? Toi et moi, seuls sur la route royale, notre épée au côté, deux petites jeunesses pour réchauffer notre couche ce soir.
Ned : Tu aurais dû me le proposer il y a vingt ans.
Robert : Ha ! Il y avait des guerres à mener et des femmes à épouser. Nous n’avons pas eu l’occasion d’être jeunes.
Ned : Je me souviens de certaines occasions.
Robert :Ha, ha, ha, ha, ha !! Y’en avait une... Quel était donc son nom ? Tu sais, ta paysanne... Becka ? Elle avait de si gros tétons qu’on aurait pu y enfouir sa tête en entier.
Ned : Bessy. C’était l’une des tiennes, celle-là.
Robert : Bessy ! Quel cadeau des dieux que cette Bessy... Elle et ses tétons.
Ned : Ha, ha, ha, ha, ha !
Robert : La tienne, c’était... Alynna. Non, non, non, tu me l’avais dit... Meryl ? La mère de ton bâtard.
Ned : Wylah.
Robert : Voilà, c’est cela. Ce devait être une rareté pour que Lord Eddard Stark en oublie son honneur. Jamais tu ne me l’as décrite.
Ned : Jamais je ne le ferai.
Robert : Nous faisions la guerre. Aucun de nous ne savait s’il rentrerait un jour. Tu es trop dur envers toi-même, tu l’as toujours été. Sur ma vie, si je n’étais ton roi, tu m’aurais frappé depuis longtemps.
Ned : Depuis ton couronnement, ce qui me chagrine, c’est que je n’aurai plus jamais le droit de le faire.
Robert : Crois-moi, ce n’est pas ce qui devrait te chagriner le plus. Un messager est arrivé cette nuit.
Ned : Daenerys Targaryen a épousé un seigneur dothraki, en quoi cela nous concerne-t-il ? Doit-on lui envoyer un cadeau ??
Robert : Un couteau, oui, peut-être ! Une bonne lame tranchante et un homme brave pour la manier.
Ned : Elle est à peine sortie de l’enfance.
Robert : Bientôt, cette enfant écartera les jambes et commencera à pondre.
Ned : L’idée de tuer un enfant est effroyable.
Robert : Hmm, c’est cela qui te semble effroyable ? C’est ce que son père a fait à ta famille qui est effroyable !... Et ce que Rhaegar Targaryen a fait à ta sœur, à la femme que j’aimais ! Je tuerai tous les Targaryen que je pourrai atteindre.
Ned : Celle-ci risque d’être difficile à atteindre.
Robert : Ce Khal Drogo... On dit qu’il y a 100 000 hommes dans sa horde.
Ned : Même un million de dothrakis ne constituent pas une menace, tant qu’ils demeurent sur l’autre rive du Détroit. Ces gens-là n’ont jamais eu de bateau.
Robert : Il y en a encore dans les sept royaumes qui m’appellent « l’usurpateur ». Si le gueux Targaryen traverse avec une horde dothraki pour l’appuyer, toutes les crapules vont le suivre.
Ned : Jamais il ne traversera. Nous le rejetterions sans peine à la mer s’il le tentait.
Robert : La guerre se prépare, Ned. Je ne sais ni quand ça sera, ni quels seront les combattants, mais la guerre viendra.
MER DOTHRAKI.
Drogo copule violemment avec Daenerys, tandis que celle-ci observe ses œufs de dragons.
ROUTE DU NORD.
Benjen : Assis, tous les deux !
Tyrion : Ils sont entiers... Des violeurs... On a dû leur donner à choisir, sans doute, la castration ou le Mur. La plupart choisissent le couteau. Tu n’as pas une bonne impression de tes nouveaux frères ? Ce qui est merveilleux avec la Garde, c’est qu’on se défait de son ancienne famille et qu’on en récolte une nouvelle.
Jon : Pourquoi lisez-vous autant ?
Tyrion : Regarde-moi et dis-moi ce que tu vois.
Jon : C’est un piège ?
Tyrion : C’est un nain que tu vois. Si j’étais né paysan, on m’aurait laissé mourir dans la forêt. Hélas, je suis né Lannister de Castral Roc. On attend de moi certaines choses. Mon père a été la Main du roi pendant vingt ans.
Jon : Jusqu’à ce que votre frère tue ce roi.
Tyrion : Oui. En effet, jusqu’à ce que mon frère le tue. La vie nous réserve toutes sortes de petites ironies comme celle-là. Ma sœur a épousé le nouveau roi et mon abominable neveu sera roi après lui. Je dois faire ce que je peux pour l’honneur de ma maison, ne penses-tu pas ? Mais que puis-je ? Vois-tu, mon frère use de son épée, moi de mon esprit, et l’esprit s’aiguise avec les livres comme l’épée avec la pierre. Voilà pourquoi je lis autant, Jon Snow... Et toi ? Conte-moi ton histoire, bâtard.
Jon : Demandez-le-moi gentiment et peut-être que je le ferai, nain.
Tyrion : Un bâtard mâle, sans espoir d’héritage, qui part rejoindre l’ordre ancien de la Garde de nuit, chevauchant aux côtés de ses valeureux frères d’armes.
Jon : La Garde de nuit protège le royaume contre tous les...
Tyrion : … Oh oui, oui... contre les hippogriffes, les vouivres et autres monstricules contre lesquels ta nourrice t’a mis en garde. Tu es un garçon intelligent, tu ne crois tout de même pas à ces âneries ?... Tout va mieux avec du vin dans la bedaine.
WINTERFELL.
Chambre de Bran.
Mestre Luwyn : Il faut que nous examinions les comptes, Dame. Ainsi vous saurez combien nous a coûté cette royale visite.
Cat : Voyez cela avec Poole.
Mestre Luwyn : Poole voyage vers le sud avec Lord Stark, Madame. Il nous faut un nouveau régisseur, et il y a d’autres nominations qui requièrent que l’on s’en...
Cat : Je me moque des nominations !
Robb : Laissez, je m’en chargerai. Nous en parlerons dès demain matin.
Mestre Luwyn : Parfait, Monseigneur... Madame.
Robb : Depuis quand êtes-vous cloîtrée dans cette chambre ?
Cat : Il faut que je prenne soin de lui.
Robb : Il ne va pas mourir, Mère ! Mestre Luwyn dit que le moment critique est passé.
Cat : Et s’il se trompait ? Bran a besoin de moi !
Robb : Rickon a besoin de vous ! Il a six ans. Il ne comprend pas ce qui lui arrive. Il me suit toute la journée, accroché à ma jambe, en pleurs.
Cat : Ferme cette fenêtre ! Je n’en peux plus, par pitié, fais-les taire !
Robb : Le feu ! Restez ici, je reviens !
L’assassin : Vous ne deviez pas être là. Il ne devait y avoir personne. Ce n’est que miséricorde, il est déjà mort.
Cat : Non !
MER DOTHRAKI.
Daenerys : En avez-vous vu, des dragons ?
Irri : Dragons partis, Khaleesi.
Daenerys : Il n’y en a nulle part ? Pas même dans l’est ?
Irri : Plus de dragons. Hommes courageux les tuer, c’est ainsi.
Jhiqui : C’est ainsi.
Doreah : Un marchand de Qarth m’a dit que les dragons venaient de la Lune
Daenerys : Vraiment ?
Doreah : Il m’a dit que la Lune était un œuf, Khaleesi. Il fût un temps où il y avait deux lunes dans le ciel, mais l’une d’entre elles s’aventura trop près du Soleil et la chaleur la fit éclater. Alors, il en jaillit un millier de milliers de dragons et ils burent le feu du Soleil.
Irri : Lune, pas un œuf. Lune est déesse, épouse du Soleil, c’est ainsi.
Jhiqui : C’est ainsi.
Daenerys : Laissez-moi avec elle... Pourquoi le marchand de Qarth t’a-t-il raconté ces histoires ?
Doreah : Les hommes parlent lorsqu’ils sont comblés. Avant que votre frère ne m’achète pour vous, mon travail était de combler les hommes.
Daenerys : Tu avais quel age ?
Doreah : J’avais neuf ans quand ma mère m’a vendue à la maison de plaisir.
Daenerys : Neuf ans ?
Doreah : Je n’ai pas touché un homme pendant trois ans, Khaleesi. D’abord, il faut apprendre.
Daenerys : Peux-tu m’apprendre comment faire pour que le Khal soit comblé ?
Doreah : Oui.
Daenerys : Me faudra-t-il trois ans ?
Doreah : Non.
ROUTE DU NORD.
Châteaunoir.
Benjen : Bienvenue !
WINTERFELL.
Vieille tour.
Cat inspecte les lieux et découvre un long cheveu blond.
Bois sacré.
Cat : Ce que je m’apprête à vous dire doit rester strictement entre nous. Je ne crois pas que Bran soit tombé de cette tour. Je crois que quelqu’un l’en a poussé.
Mestre Luwyn : Cet enfant a toujours eu le pied très sûr.
Cat : On a donc tenté de le tuer par deux fois. Pourquoi ? Pourquoi assassiner un enfant innocent ? A moins qu’il ait vu une chose que peut-être il ne devait pas voir.
Theon : Quelle chose, Madame ?
Cat : Je n’en sais rien... mais sur ma vie, les Lannisters y sont sûrement pour quelque chose. Nous avons toutes les raisons de mettre en doute leur loyauté envers la couronne.
Rodrick : Avez-vous vu ce que l’assassin avait comme poignard ? L’arme est bien trop belle pour un homme comme lui. La lame est faite d’acier valyrien, la poignée est en os de dragon. On le lui a donné, sans nul doute.
Robb : Nous les invitons sous notre toit et ils font tout pour tuer mon frère. Si c’est la guerre qu’ils veulent...
Theon : Si on en vient à cela, mon bras vous appartient !
Mestre Luwyn : Theon ! Va-t-on devoir se battre dans le bois sacré ? Hein ? Il est aisé de passer d’un discours guerrier à des actes de guerre. Nous ne connaissons pas encore la vérité. Lord Stark doit être prévenu de tout ceci.
Cat : Mais je ne veux pas confier à un corbeau un tel message.
Robb : J’irai à Port-Réal.
Cat : Non ! Il doit toujours rester un Stark à Winterfell. C’est moi qui m’y rendrai.
Robb : Mère, c’est trop risqué.
Cat : J’irai !
Rodrick : J’enverrai Al avec une escouade pour vous escorter.
Cat : Une troupe nombreuse éveillerait trop l’attention. Je veux que les Lannisters ignorent ma venue.
Rodrick : Laissez-moi au moins vous accompagner. La route royale est trop dangereuse pour une femme seule.
Robb : Et que fait-on pour Bran ?
Cat : J’ai prié les sept dieux depuis plus d’un mois. Maintenant, la vie de Bran est entre leurs mains.
Chambre de Bran.
Cat embrasse son fils avant de partir pour la capitale.
MER DOTHRAKI.
Doreah : Non, Khaleesi. Vous devez toujours le regarder dans les yeux. L’amour entre par les yeux. On raconte qu’Irogenya de Lys finissait un homme uniquement avec ses yeux.
Daenerys : Comment finit-on un homme ?... Oh !
Doreah : Les rois venaient de l’autre bout du monde pour une nuit avec Irogenya. Les maîtres vendaient leur palais, les khals brûlaient leurs ennemis pour passer ne fussent que quelques heures avec elle. On dit que mille hommes l’ont demandée en mariage et qu’elle les a tous refusés.
Daenerys : Elle doit être fascinante, cette femme ? Je ne crois pas que Drogo aimera que je me mette au-dessus de lui.
Doreah : Vous lui apprendrez à aimer cela, Khaleesi. Les hommes aiment ce qu’ils n’ont jamais eu. Les dothrakis prennent les esclaves comme le limier prend sa femelle. Êtes-vous une esclave, Khaleesi ?... Alors ne faites pas l’amour comme une esclave. C’est bien, Khaleesi ! Là, dehors, il est le puissant Khal... mais sous cette tente, il vous appartient.
Daenerys : Je ne crois pas que l’on fasse comme cela chez les dothrakis.
Doreah : S’il voulait faire comme chez les dothrakis, pourquoi vous a-t-il épousée ?
Daenerys : Non !... Non !... {langage dothraki} Ce soir, je regarderai ton visage.
ROUTE ROYALE.
A l’auberge.
Sansa (à Ilyn Payne) : Oh ! Pardonnez-moi, Ser !
Le Limier : Je vous fais si peur que cela, demoiselle... ou tremblez-vous à cause de lui ? Moi aussi, il m’effraie. Regardez donc ce visage.
Sansa (à Payne) : Si je vous ai offensé, je le regrette, Ser... (au Limier) Pourquoi ne me parle-t-il pas ?
Le Limier : Il est d’humeur taciturne depuis plus de vingt ans, depuis que le roi fou lui a fait arracher la langue avec des pinces.
Joffrey : Il parle très bien avec son épée... Ser Ilyn Payne, justicier du roi... le bourreau royal. Qu’y a-t-il, douce dame ? C’est le Limier qui vous effraie ?... (au Limier) Alors, vas-t-en, chien, tu effraies ma gente dame ! (à Sansa) Je n’aime pas voir votre front s’assombrir. Voilà enfin le soleil, allons marcher ensemble.
Sansa : Lady, reste là.
Au bord de la rivière.
Sansa : Je ne devrais pas boire plus de vin. Père ne nous donne le droit qu’à une coupe au festin.
Joffrey : Ma princesse a le droit de boire autant qu’elle le veut... N’ayez pas d’inquiétude. Avec moi, vous ne craignez rien.
Micah : Je t’aurai.
Sansa : Arya ??
Arya : Aie !! Qu’est-ce que vous faites là ? Allez-vous-en !
Joffrey : Votre sœur ? Et toi, qui es-tu, petit ?
Micah : Micah, Monseigneur.
Sansa : C’est le fils du boucher.
Arya : C’est surtout mon ami.
Joffrey : Un fils de boucher qui veut devenir chevalier, alors. Prends ton épée, petit boucher. Voyons comment tu t’en sers.
Micah : Elle me l’a demandé, Monseigneur. Elle me l’a demandé.
Joffrey : Je suis ton prince... pas ton seigneur. Et je t’ai dit de... de prendre ton épée.
Micah : Ce n’est pas une épée, mon prince, seulement un bâton.
Joffrey : Et toi, tu n’es pas chevalier. Seulement un fils de boucher... C’est la sœur de ma dame que tu frappais, tu le sais ?
Arya : Assez maintenant !
Sansa : Arya, reste en dehors de ça !
Joffrey : Je ne vous l’abîmerai pas trop...
Sansa : Arya !!
Joffrey : Sale petite traînée !
Sansa : Non, vous êtes fous, ne faites pas ça ! Vous gâchez tout ! Arrêtez de vous battre, vous gâchez tout !!
Joffrey : Je vais te sortir les tripes, sale petite garce !
Sansa : Arya !
Arya : Nymeria !
Sansa : Arya !!
Arya : Nymeria !!
Joffrey : Non ! Non ! Pitié, ne faites pas de mal !
Sansa :Arya, je t’en prie, laisse-le !... (à Joffrey) Mon prince ! Mon pauvre prince ! Que vous ont-ils fait ? Restez là. Je vais rentrer chercher du secours.
Joffrey : Eh bien, allez-y !... Et ne me touchez pas !
Arya (à Nymeria) : Il faut que tu te sauves. Ils vont te tuer parce que tu as blessé Joffrey... Va-t’en ! Sauve-toi !... Va-t’en ! Pars, je te dit ! Maintenant !!... Va t’en !!
Ned :Arya !... Arya !... Arya !!
Jory : Monseigneur !... Monseigneur !? On l’a retrouvée. Elle va bien.
Ned : Où est-elle ?
Jory : Elle a été conduite directement devant le roi.
Ned : Qui l’a emmenée ?
Jory : Les gardes des Lannisters.
Ned : Bien, rentrons !
Jory : La reine a donné l’ordre de la conduire devant lui.
Ned : Rentrons !! On rentre tous à l’auberge ! Que tout le monde rentre !
A l’auberge.
Arya : Pardonnez-moi, pardonnez-moi, pardonnez-moi !
Ned : Tu es blessée ?
Arya : Non.
Ned : Ne t’inquiètes pas. (au roi) Que signifie tout cela ? Pourquoi ne m’a-t-on pas ramené ma fille immédiatement ?
Cersei : Comment osez-vous parler à votre roi de cette manière ?
Robert : Silence, femme ! (à Ned) Je suis navré, Ned. Je ne voulais pas effrayer ta fille, mais il faut régler cette affaire sans délai.
Cersei : Votre fille et son boucher ont attaqué mon fils, et son animal féroce a essayé de lui arracher le bras.
Arya : C’est faux ! Elle l’a... un peu mordu, c’est tout. Il faisait mal à Micah.
Cersei : Joff m’a dit ce qui s’était passé. Toi et ce boucher, vous l’avez battu et tu as ordonné à ton loup de l’attaquer.
Arya : Cela ne s’est pas passé comme ça.
Joffrey : Mais si ! Ils m’ont attaqué et elle a jeté mon épée dans la rivière.
Arya : Menteur !
Joffrey : Plus un mot !
Robert : Assez !! Lui me dit une chose, elle m’en dit une autre. Que les sept enfers m’engloutissent ! Comment savoir qui dit la vérité ? Où est ton autre fille, Ned ?
Ned : Dans son lit, endormie.
Cersei : Elle est ici. Sansa ? Viens, ma douce.
Robert : Viens, enfant. Dis-nous ce qui est arrivé. Je veux la vérité, parle sans rien omettre. C’est un grand crime de mentir à ton roi.
Sansa : Je ne sais plus. Je ne me rappelle pas, tout s’est passé si vite... Je n’ai rien vu.
Arya : Menteuse !! Menteuse !! Menteuse !! Menteuse
Sansa : C’est toi la menteuse !
Arya : Menteuse !!
Ned : Assez, toutes les deux ! Suffit !
Sansa : Arrête ! Lâche-moi, tu me fais mal !
Arya : Menteuse !
Ned : Arrêtez ! Arya !!
Cersei : Elle est aussi sauvage que son animal. Je veux qu’elle soit punie.
Robert : Que me conseilles-tu, femme ? De la faire fouetter en public ? Ce n’est qu’une querelle d’enfants, l’incident est clos !
Cersei : Joffrey en portera les cicatrices le restant de sa vie.
Robert (à Joffrey) : Tu as laissé cette petite fille te prendre ton épée ?... (à Ned) Ned ! Veille à ce que ta fille soit disciplinée, je ferai de même pour mon fils.
Ned : Avec joie, Majesté.
Cersei : Et qu’en sera-t-il du loup géant ? De ce monstre qui a mutilé ton fils ?
Robert : Je l’avais oublié, ce maudit loup.
Le garde des Lannisters : Nous n’avons retrouvé aucune trace du loup géant, Majesté.
Robert : Bah ! Tant pis.
Cersei : Nous avons un autre loup...
Robert : Comme tu le voudras...
Ned : Tu n’y penses pas ?
Robert : C’est une bête fauve. Trouve-lui un chien, elle n’en sera que plus heureuse.
Sansa : Il ne veut pas dire Lady, n’est-ce pas ? Oh non, pas Lady. Lady n’a mordu personne !! Elle est gentille.
Arya : Elle n’était même pas là ! Laissez Lady tranquille !
Sansa : Empêchez-les de faire ça, je vous en supplie. Je vous en supplie ! Lady n’a rien fait !
Ned : C’est cela que vous m’ordonnez ?... Majesté ?
Cersei : Où est la bête ?
Le garde des Lannisters : A la porte. Enchaînée, Majesté.
Cersei : Messire Ilyn, à vous l’honneur...
Ned : Non. Jory... emmène les filles dans leur chambre... S’il faut le faire, c’est moi qui m’en chargerai.
Cersei : Serait-ce une de vos ruses ?
Ned :La louve vient du nord... elle mérite mieux qu’un boucher.
Ned : Le fils du boucher ? Tué du haut de ton cheval !?
Le Limier : Il courait... mais pas très vite.