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Simon Astier : un jeu d’enfant devenu grand
Le comédien, scénariste et réalisateur dijonnais Simon Astier vient parler de son métier demain, mardi soir, au cinéma Desvosge à Dijon. Rencontre.
Faire une série télé avec peu de moyens, mais beaucoup d’énergie et un maximum de sincérité. Voilà comment le Dijonnais Simon Astier, créateur de la série Hero Corp, devenue culte sur France 4, viendra parler de son métier demain, mardi soir, à partir de 21 heures, au cinéma Devosge à l’invitation du CercleCom, un réseau de professionnels de la communication.
"Je me sens 100% à ma place"
"Aujourd'hui, dans la façon dont je fais ce métier, je me sens 100% à ma place", indique Simon Astier. "Ecrire des histoires, inventer des personnages, jouer dans cette série, c'est le summum du ludisme." Mais derrière, il y a aussi une vraie rigueur professionnelle, malgré un budget restreint. "Une saison d'Hero corp, c'est un budget d'1M d'euros", résume le réalisateur. Un épisode sur Braquo sur Canal+, c'est 1.5 M d'euros. Mais faire avec peu n'empêche pas de faire bien.. et malin.
«Par exemple, pour le tournage de la saison 3 que nous venons d’achever, nous avons trouvé des décors moins chers, mais formidables ici, en Bourgogne, au château de Chastellux, la carrière d’Aubigny, le Prieuré de Vausse ou encore le vieux Avallon », résume Simon Astier. Une dimension qui a sans doute beaucoup compté dans l’accompagnement financier que la région Bourgogne a décidé d’accorder au projet.
"Nous avons du même coup rencontré des formidables comme Philippe de Chastellux, le propriétaire du chateau, qui a lui-même travaillé dans le cinéma et s'est vraiment intéressé à notre projet. Nous avons pu nous appuyer sur la commission du film de Bourgogne et notamment Gaelle Laurent qui a fait un travail formidable avec notre équipe sur la recherche de lieux, le casting des figurants ou encore toutes les autorisations nécessaires. Sur un projet comme celui-ci, on peut être sûr que les gens ne viennent pas pour l'argent puisqu'il n'y en a pas. Mais ils donnent tous le maximum. Et c'est aussi à nous d'avoir suffisamment d'enthousiasme et de conviction pour les emmener avec nous. Enfin, nous avons la chance de travailler avec une chaine comme France 4 qui a vraiment la volonté d'essayer des choses."
Au bonheur des fans
Pour Hero Corp, la suite a touché à l’irrationnel. « Le piratage nous fait autant de bien que de mal », poursuit Simon Astier. «Un DVD piraté, c’est un DVD qui n’est pas acheté. Mais cela permet aussi d’élargir le cercle des fans. Et je leur dis toujours : “Si vous aimez la série, parlez-en autour de vous.” » Une consigne respectée au-delà du conventionnel. Les fans sont carrément descendus dans la rue pour réclamer le retour de la série quand elle a été momentanément privée d’antenne. A l’occasion de la sortie d’une bande dessinée sur Hero Corp , Simon Astier vient même de finir une tournée d’une quinzaine de FNAC avec, à chaque fois, 200 à 300 fans au rendez-vous. Si ça, c’est pas d’l’amour…
17/06/2013, Frédéric JOLY
